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en baver

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(1883)[1] De baver et en[1]. Le sens de souffrir apparait en (1915)[1]. Ce dernier sens vient de en baver des ronds de chapeau[1].

Locution verbale

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en baver \ɑ̃ ba.ve\ (se conjugue → voir la conjugaison de baver)

  1. (Vieilli) Être ébahi.
    • Nous les gosses, on en bavait en le regardant, et il nous en donnait un petit peu mais il a pas voulu en donner à Pa. En fin de compte il a tellement mangé qu'il en a dégueulé […]. — (John Steinbeck, Les Raisins de la colère, traduit de l'anglais par Marcel Duhamel et M.-E. Coindreau, Éditions Gallimard, 1947)
    • […] tout le monde me l'a dit à la clinique, Armand était de loin le plus beau, le plus éveillé : l'infirmière en bavait, le médecin n’en revenait pas, et la jalousie des autres femmes... Il fallait voir le bébé d'à côté : un monstre, rouge, fripé, braillard. — (Anne Loesch, Les imbéciles en liberté, Éditions Hachette,, 1969, page 26)
    • On était invité à assister à une séance, qui sûrement se terminerait de manière gratinée, on en bavait à l'avance, surtout moi, j'avais déjà cochonné nuitamment les planches contacts. — (Christian Levanti, Mémoires de B..., Éditions Publibook, 2006, page 53)
  2. (Familier) (Par ellipse) Rencontrer des difficultés et en souffrir.
    • – Toi et moi, de la classe qu’on est, on n’a pas fini d’en baver dans des bleds comme celui-là !... — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, collection Le Livre de Poche, page 20.)
    • Une autre réponse, plus fréquente qu'on ne l’imagine, et que l’on oppose également, par exemple, à toute tentative de réforme progressive de l'orthographe : puisque nous en avons « bavé », il serait immoral que les générations qui nous suivent n’en bavassent point aussi. — (G. Van Hout, « L'apprentissage des nombres naturels », chap. 1 de Troubles du calcul et dyscalculies chez l'enfant, dirigé par Anne Van Hout, Claire Meljac & Jean-Paul Fischer, Éditions Masson, 2001, rééd. 2005, page 35)
    • Je n’aurais pas été surprise de voir cette survalorisation de l’effort dans un sondage réalisé dans un pays anglo-saxon, mais là, j’ai été frappée. Il y a un côté « il faut en baver pour réussir » et une forte responsabilisation de chacun. — (Libération, 30 mars 2011)
    • Il en bavait à l'école et il en bavait à la maison, et comme l'école et la maison étaient tout pour lui, ou à peu près, ça veut dire qu'il en bavait tout le temps, sauf pendant qu'il dormait. — (Nick Hornby, À propos d'un gamin, traduit de l'anglais par Christophe Mercier, Paris : éd. Plon, 1999, chap. 7)
    • Il ne faut pas que les joueurs se disent « on a fini d'en baver et maintenant on va jouer à la baballe »! — (Le Figaro, 29 juillet 2011)

Apparentés étymologiques

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Prononciation

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Références

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  1. a b c et d Alain ReyDictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022)