abreuver
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- Du latin adbibere devenu abbiberare en latin populaire, et dérivé de bibere (« boire »).
- Les équivalents, dans les langues romanes sont abbeverare en italien, abeberar en portugais, abrevar en espagnol, le catalan abeurar adoptant une forme proche de l’ancien français aboivrer, abevrer (→ voir boivre) dont abreuver est issu par métathèse.
Verbe
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abreuver \a.bʁœ.ve\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’abreuver)
- Faire boire (un animal, particulièrement un cheval).
Abreuvez ces chevaux.
Cet éleveur est un ami de l’environnement : il se vante de produire lui-même une partie de la nourriture de ses animaux, de forer lui-même le sol pour les abreuver, d’être autosuffisant en paille, de mettre un filtre pour le fuel et de fabriquer plein d’électricité grâce à des panneaux photovoltaïques.
— (Canardeau, Après les 1 000 vaches, les 4000 veaux !, Le Canard Enchaîné, 20 septembre 2017, page 5)
- (Par extension) Arroser (une plante, une terre).
- La pluie a bien abreuvé les terres, Elle les a bien pénétrées, bien humectées.
- Ces prairies, ces plantes ont besoin d’être abreuvées, Il faut qu’on les arrose.
- (Sens figuré) (Poétique) Arroser, Imbiber, en profondeur.
- (Sens figuré) Donner beaucoup (de qqch) à (qqn), ou adresser, particulièrement des paroles, en grande quantité.
Abreuver quelqu'un de compliments, d'injures.
Dans une réunion électorale à Bazeilles, les assistants ont abreuvé de quolibets un contradicteur qui affirmait : "Si l'ouvrier est malheureux, c'est par rapport aux riches".
— (Henri Manceau, Des luttes ardennaises, 1969)Il s'était mis en tête de leur ouvrir les yeux par le biais de textes orientés dont il les abreuvait. Une véritable frénésie de photocopiages artisanaux (la ronéo à alcool). Plus il en faisait, plus il était mal reçu, chahuté, puis malmené.
— (Jean-Pierre Koffel, L'inspecteur Kamal fait chou blanc, Éditions Fennec, 1999, page 39)
- (Sens figuré) (Voix passive) Être saturé de quelque chose.
— Moi, moi ! qui ai donné ma vie entière à la république, qui l’ai fondée, qui l’ai sauvée, me voir ainsi abreuvé d’outrages, être obligé de me défendre contre des accusations abominables !
— (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)À la fin des trois confinements, on avait 60 millions d’épidémiologistes tellement nous étions abreuvés d’explications.
— (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 2 septembre 2022, page 6)
- (Technique) Mettre sur un fond poreux une couche d’huile, d’encollage, de couleur ou de vernis, pour en boucher les pores et en rendre la surface unie.
- (Technique) Remplir (un tonneau) d'eau pour le faire gonfler afin de le rendre étanche.
Variantes orthographiques
[modifier le wikicode]Synonymes
[modifier le wikicode]Antonymes
[modifier le wikicode]Dérivés
[modifier le wikicode]Hyperonymes
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]Faire boire
- Angevin : aberver (*), abeurver (*)
- Anglais : water (en)
- Arabe : سَقَى (ar), رَوَى (ar), أَرْوَى (ar)
- Basque : edaran (eu), eradan (eu)
- Catalan : abeurar (ca)
- Champenois : ébreuvet (*)
- Croate : napajati (hr)
- Espagnol : abrevar (es)
- Gallo : aberver (*), abevrer (*)
- Grec ancien : ἄρδω (*)
- Italien : abbeverare (it)
- Normand : abeurvaïr (*)
- Occitan : abeurar (oc), abeurà (oc), eissagar (oc)
- Picard : abuvrer (*)
- Polonais : poić (pl)
- Russe : поить (ru)
- Same du Nord : jugahit (*)
- Suédois : vattna (sv)
- Turc : su içirmek (tr)
- Wallon : abuvrer (wa)
(Figuré, voix passive) Être saturé de
- Croate : biti napit (hr)
- Suédois : vara full av (sv)
Mettre une couche d’huile, etc., sur un fond poreux
- Croate : naliti da se upije ulja (hr)
Remplir un tonneau d’eau
- Croate : naliti da se upije vode (hr)
Traductions à trier
[modifier le wikicode]- Afrikaans : begiet (af)
- Allemand : überschütten (de), benetzen (de)
- Anglais : drench (en), flood (en), overwhelm (en), swamp (en), dampen (en), irrigate (en), water (en)
- Catalan : abeurar (ca)
- Espagnol : abrevar (es)
- Espéranto : trinkigi (eo), superŝuti (eo), malseketigi (eo), irigacii (eo), akvumi (eo)
- Féroïen : lata drekka (fo)
- Hébreu ancien : שׁקה (*) masculin
- Hongrois : öntöz (hu)
- Ido : drinkigar (io)
- Interlingua : abiber (ia)
- Islandais : vökva (is), veita vatni á (is)
- Italien : annaffiare (it), bagnare (it), innaffiare (it)
- Malais : membasahi (ms)
- Néerlandais : drenken (nl), bedelven (nl), overstelpen (nl), verpletteren (nl), bevochtigen (nl), vochtig maken (nl), bevloeien (nl), irrigeren (nl), gieten (nl), sproeien (nl), besproeien (nl), wateren (nl), water geven (nl)
- Occitan : abeurar (oc)
- Piémontais : boré (*)
- Poitevin-saintongeais : aevàe (*), abrvàe (*)
- Portugais : sobrecarregar (pt), irrigar (pt), molhar (pt)
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Brétigny-sur-Orge) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- France (Saint-Étienne) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- France : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- Cornimont (France) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
- (Région à préciser) : écouter « abreuver [Prononciation ?] »
Anagrammes
[modifier le wikicode]→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
[modifier le wikicode]- abreuver sur le Dico des Ados
Références
[modifier le wikicode]- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (abreuver), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « abreuver », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Étymologie
[modifier le wikicode]- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Verbe
[modifier le wikicode]abreuver \Prononciation ?\
Références
[modifier le wikicode]- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, Lachèse et Dolbeau, Angers, 1881, page 191 à 562, p. 206 → [version en ligne]
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l’Anjou, Germain & G. Grassin, Angers, 1908, page 6