(Nom commun 1) Provient probablement à la fois du vieux-francique *mosa (« mousse (la plante) ») latinisé en mossa, et du latin mulsa (« hydromel »), qui aurait été utilisé pour désigner la plante métaphoriquement.
(Nom commun 2) Emprunté soit à l’espagnol mozo (« garçonnet, jeunehomme puis apprentimarin ») soit au catalan mosso (« jeune homme puis apprenti marin »), lui-même emprunté à l’espagnol mozo. Le mot mozo vient du latin muttiu (« muttiu »), car on rasait la tête des garçonnets et des jeunes gens.
(Nom commun 3) Du gaulois *mudia (« excrément, souillure ») soit du breton mous (« tas d'ordure »)[1], ou mouez (« puanteur »).
(Adjectif) Du latin mutius (« tronqué ») qui dérive du radical utt- (« motte »).
Les pauvres, dans quelques contrées de la France, font des sommiers de mousse qui ont plusieurs avantages sur les paillasses. Les souris, les puces et les punaises n’y séjournent pas comme dans la paille. On choisit la mousse la plus douce, la plus longue, au mois d’août et de septembre ; on la fait sécher à l’ombre ; on la bat sur des claies pour en détacher toute la terre.— (François-Joseph Cazin, Traité pratique et raisonné de l’emploi des plantes médicinales indigènes, 1850, page 297)
Il ne devait d’abord décrire que les Mousses rapportées du Mexique par MM. Bourgeau et Hahn, mais il a pensé ensuite qu’il serait utile de porter son attention sur l’ensemble de la flore bryologique de cette vaste partie de l’Amérique. Il a été conduit ainsi à étudier 36o espèces de Mousses mexicaines, parmi lesquelles un grand nombre étaient inédites, quoique reconnues nouvelles par M. Schimper, qui les possédait dans son herbier, ou ont été nommées et décrites, pour la première fois, par M. Bescherelle lui-même.— (Revue des sociétés savantes, 1873, page 26)
Cycle et sexualité chez les Mousses.— (Émile Guyénot, L’Hérédité, Paris, Doin et Cie, 1942, page 564)
La mousseTortula prolifère abondamment, formant un tapis noirâtre qui recouvre le sable sur des superficies souvent impressionnantes ; cette mousse, adaptée à l’aridité sévère de la dune, présente le curieux phénomène de reviviscence.— (Jean-Marie Pelt, La Vie sociale des plantes, 1984)
Les odeurs forestières, senteurs adorées par les âmes friandes de poésie à qui plaisent les mousses les plus innocentes, les cryptogames les plus vénéneux, les terres mouillées, les saules, les baumes, le serpolet, les eaux vertes d’une mare, l’étoile arrondie des nénuphars jaunes ; toutes ces vigoureuses fécondations se livrent à vos narines en vous livrant toute une pensée, leur âme peut-être.— (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre premier)
Pour la biosurveillance des retombées métalliques, les mousses sont utilisées en raison de leur forte capacité d’accumulation des métaux.— (Catherine Rausch de Traubenberg, Laurence Galsomiès, Yann Martinet, Pollution atmosphérique par les métaux en France : Dix ans de biosurveillance des retombées, 2012, page 91)
L’humidité, qui recouvrait de mousse toute chose, encerclait les branches de plantes grimpantes, emplumait les crevasses et les fourches audessus de ma tête ; l’écorce tombant par plaques, hirsute sous le lichen, habillait les troncs comme du métal vert-de-grisé, emplissait le sousbois incliné d’une lumière théâtrale, gris-vert.— (Patrick Leigh Fermor, Entre fleuve et forêt : Du moyen Danube aux Portes de Fer (Dans la nuit et le vent, tome 2), 2014)
Il existe des mousses aquatiques qui présentent comme certaines de leurs cousines terrestres la capacité de reviviscence, c’est-à-dire qu’elles peuvent supporter de longues périodes au sec (en période de basses eaux) à l’état de vie ralentie et retrouver forme et couleur quand l’eau revient.— (Boris Presseq, Algues, mousses, plantes flottantes... qu’est-ce qui pousse dans l’eau à Toulouse ?, Muséum de Toulouse, 24 août 2017)
Un cantinier qui se rase sur l’accotement, sa glace pendue à un cerisier, attend avec nervosité, la figure débordant de mousse, que nous ayons fini de faire trembler la route.— (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
Et toi, Prunelle, tu aimes beaucoup de mousse ?— (André Franquin, Gaston 8 — Lagaffe nous gâte, éditions J.Dupuis Fils, 1970, page 9)
Les larves ne sont visibles qu’en retirant cette mousse, mais les « crachats de coucou » eux-mêmes sont très visibles au printemps sur les plantes attaquées.— (Vincent Albouy, Guide des petites bêtes des villes et des jardins, mars 2013, page 26)
Découvrons comment le sketch d’une marionnette en mousse est devenu un immense tube éternellement lié à Patrick Sébastien.— (Fabien Lecoeuvre, Le petit Lecoeuvre illustré : Dictionnaire. Histoire des chansons de A à Z, novembre 2013)
On hésiterait à défaire le petit fagot de haricots verts, à défigurer l’empreinte du bol qui avait façonné le petit tas de riz et à saccager la petite ration de mousse de potiron et choux fleur que la mère de Muriel avait dû passer toute la matinée à faire mijoter dans les casseroles adéquates.— (Mohamed Baba, Bilal, Éditions L'Harmattan, 2005, page 19)
Sorbet, gâteau au chocolat, tarte au pommes, crème caramel, mousse au chocolat. Je vous récite la litanie mais il n’y a qu’un dessert qui compte : nos îles flottantes.— (Paul Emond, Les îles flottantes : théâtre, Éditions Lansman, 2005, page 51)
(Chimie, Physique) Forme donnée à certain composant pour augmenter sa surface de contact.
De la mousse de platine dans les pots d’échappement pour améliorer le pouvoir catalytique du platine
Les mousses, en raison de leur gymnastique particulière, ont aussi les bras et les muscles pectoraux très-gros.— (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
Jean Donnard allait répondre, quand les sept marins et le mousse, qui formaient le reste de son équipage, apparurent sur la cale, portant leurs capotes de toile cirée et leurs paniers d’osier.— (Octave Mirbeau, Les eaux muettes)
En même temps qu’aux bas et aux chaussures, j’avais renoncé aux jupes féminines, et Renaud pourrait dire de quel gentil mousse lui servait sa femme, en grand col bleu, en culotte de jersey et béret de laine, mousse vite au courant de la manœuvre des voiles, orgueilleux de border les écoutes de foc…— (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
Les mousses sont souvent les souffre-douleur de l’équipage. Tel maître a l’habitude de soulever, longtemps, par les deux oreilles un moussaillon terrifié ; un mousse est attaché plusieurs heures par les pieds et les mains au grand mât […].— (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo - Les Corsaires chez eux, éd. Honoré Champion, 1925, page 75)
C’était une bonne vieille lame espagnole, longue comme un jour sans pain, avec une coquille de fer ouvragé qui enveloppait bien le poignet, et qui, maniée par un homme de cœur, pouvait parer des coups et en porter de solides, sinon de mortels, car elle était épointée et mousse selon l’usage des gens de théâtre, mais cela suffisait bien pour la valetaille que le duc avait chargée de sa vengeance.— (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)
Pour compléter la nomenclature exacte de nos articles de voyage, je noterai une pharmacie portative contenant des ciseaux à lames mousses, des attelles pour fracture, une pièce de ruban en fil écru, des bandes et compresses, du sparadrap […].— (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, chapitre 11, 1867)
Aujourd’hui encore, je ne puis écrire le mot SUICIDE sans revoir le radjah dans son décor de flammes : il y a l’S dont la forme autant que le sifflement me rappelle, non seulement la torsion du corps près de tomber, mais la sinusoïdalité de la lame ; UI, qui vibre curieusement et s’insinue, si l’on peut dire, comme le fusement du feu ou les angles à peine mousses d’un éclair congelé, CIDE, qui intervient enfin pour tout conclure, avec son goût acide impliquant quelques chose d’incisif et d’aiguisé.— (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, réédition Folio, page 29)
Dont les bords, les arrêtes, les contours, sont arrondis.
Quand la curette mousse ne ramène plus rien, j'exécute les mêmes mouvements avec la curette tranchante. Avec ce dernier instrument, il faut être particulièrement prudent.— (Arthur Van de Velde, La septicémie puerpérale, in Annales et bulletin de la Société de médecine de Gand, volume 77, 1898.)
La face orbitaire est limitée en avant par [...]], en avant par un bord mousse qui fait partie du contour de la base de l'orbite.— (Saturnin Thomas, Eléments d'ostéologie, descriptive et comparée de l'homme et des animaux domestiques, éd. Delahaye, 1865.)
Première personne du singulier du présent de l’indicatif demousser.
Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif demousser.
Elle fermente, mousse, écume entre les rochers touffus d’herbe et porte par vent, par offrande, par éclats de cristaux de glace, le goût du dieu délicieux dont le feu désassoiffe l’âme.— (Jean Burgos, Jean-Claude Renard ou Les secrets de la chimère, 1992, page 93)
Première personne du singulier du présent du subjonctif demousser.
Troisième personne du singulier du présent du subjonctif demousser.
Deuxième personne du singulier de l’impératif demousser.
« mousse », FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France.
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Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage