Wiktionnaire:Actualités/024-mars-2017
Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
Brèves
- Un bref article rigolo sur le jargon des bibliothèques françaises. Est-ce que c’est le même dans d’autres régions de la francophonie ? Si vous le savez, n’hésitez pas à contribuer !
- Le journal économique Les échos consacre un article au jargon des RH (comprendre : ressources humaines) et invite en conclusion à découvrir plus de traductions du mot schtroumpf sur le Wiktionnaire !
- Le journal suisse RTS publie un petit lexique de la désinformation en s’appuyant notamment sur le Wiktionnaire, dans lequel ces termes sont définis, parfois dans le détail, comme post-vérité, théorie du complot ou fake news. D’autres sont peu développés comme hoax et fact-checking ou même manquants comme faits alternatifs.
- qdictionnaire, un dictionnaire disponible sous Windows, Mac OS et GNU/Linux, est sorti en version 3.0. Il s’appuie sur les données du Wiktionnaire pour les définitions et synonymes et sur Wikiquote pour des citations.
- Christophe Pallier et Christophe Coupé étaient les invités de l’émission « La Méthode Scientifique » sur France Culture. La discussion portait sur les langues en général. La linguiste Colette Grinevald est également intervenue dans l’émission.
Statistiques
- De mi-février à mi-mars (du 20/02/2017 au 20/03/2017)
- Le français gagne 4 259 entrées. Il est désormais à 349 653 lemmes et 510 316 définitions.
- Les trois autres langues qui ont le plus avancé sont le same du Nord (+ 3 529 entrées), l’italien (+ 2 127 entrées) et l’anglais (+ 517 entrées).
- Une nouvelle langue dans le projet ce mois-ci, le tourangeau (+1).
- Cette période a vu l’ajout de 11 859 nouvelles entrées pour au moins 54 langues !
- Les mots du mois
Les pages de statistiques externes permettent de connaître :
- Les pages les plus augmentées
- Les pages les plus consultées
- Les pages modifiées par le plus de personnes
- Nouveaux lexiques
- Départ de la catégorie Lexique en français du triathlon .
- La catégorie Syncopes en français .
- Autres évolutions
- Il y a 31 265 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les articles du Wiktionnaire, soit 293 de plus que le mois dernier.
- Au 31 mars 2017, le Wiktionnaire propose 263 thésaurus en langue française !
- La page Wiktionnaire:Questions sur les mots a reçu 208 questions, contre 221 en février et 230 en janvier.
Le dico du mois
- André Pégorier, Glossaire des termes dialectaux permettant de trouver le sens d’un grand nombre de toponymes de la Nouvelle Carte de France, Ministère des travaux publics et des transports, Institut géographique national, Commission de toponymie, Paris, 1963, imprimerie de l’Institut géographique national, 440 pages, cartes en hors-texte.
Pour qui s’intéresse à la toponymie, la stabilité des noms de lieu dans le temps et dans l’espace est souvent un objet d’interrogation, parfois un casse-tête. Ainsi, par exemple, la rivière Semois devient la Semoy en coulant de la Belgique vers la France et le village de La Selle-en-Hermoy se nomme La Selle-en-Hermois selon l’époque ou le rédacteur. En traitant des microtoponymes, le chaos est à son comble, les transcriptions semblent faites à pouf, par des topographes qui ne comprennent rien à l’indigène, et les prises de bec entre paysans et géomètres pouvaient être vives[1].
La République, une, indivisible et centralisée ne pouvait en supporter plus ; en 1950 fut donc créée la Commission de toponymie de l’IGN, pour recueillir tous les microtoponymes de la France métropole et outre-mer. Ce travail de recueil consistait à dépouiller de la bibliographie (des monographies locales, surtout) existante, pour obtenir de l’ordre de 40 000 toponymes par an entre 1950 et 1961, date de fin de rédaction de l'ouvrage. Les topographes de la commission recensèrent donc près de 500 000 microtoponymes dont la plupart n’ont pas de sens en français académique moderne. Ces noms sont souvent les derniers témoignages d’idiomes ou de patois oubliés ou en voie d’extinction et ce glossaire fixe leur orthographe.
Cette commission confia à André Pégorier le soin d’éditer ces travaux dans un ouvrage qui parut en 1963.
Le document, après une introduction sur la méthodologie et le système de notation employé traite de façon alphabétique les toponymes rencontrés et leur traduction en français canonique, complété d’une bibliographie. Un Supplément des noms de lieux de la France d’Outre-mer : glossaire des termes dialectaux termine le document[2].
Ce glossaire fut révisé et la 3e édition, de 2006, revue et complétée par Sylvie Lejeune et Élisabeth Calvarin, est disponible gratuitement en format numérique. — chronique de François GOGLINS
- Notes
- ↑ Le rédacteur de cette notice se souvient d’une vive discussion (pour rester poli) entre un géomètre et un paysan des Ardennes, au milieu des années 1960, sur la transcription d’un toponyme : Le lieu-dit portait le nom de gloie, graphie rémoise de la gloye ou glauye ardennaise (ce qui indiquait déjà un ancien tripatouillage du nom), et le géomètre voulait le rebaptiser gloire (ben oui, la grande gloire a plus de gueule que la grande gloye) ; colère du paysan qui fit remarquer que la gloye servait à abreuver les bestiaux et la gloire à allonger la liste de victimes sur les monuments aux morts.
- ↑ Entre 1950 et 1961, la France comptait aussi les départements d’Oran, d'Alger et de Constantine ; le document n’en fait pas mention. Ces trois départements étaient-ils hors de l’étude ? ou plus simplement, n’ayant plus lieu d’être en 1963, les informations ne furent pas transcrites ? Et dans ce cas, existent-elles encore ?
LexiSession sur les mots français voyageurs
Impulsé par le Fantastique Groupe d’utilisateurs de Wiktionnaire, les LexiSessions visent à proposer des thèmes mensuels pour dynamiser l’ensemble des Wiktionnaires simultanément. La huitième LexiSession portait sur le thème des mots français voyageurs mais il semble qu’elle n’ai pas entrainé beaucoup d’intérêt et le bilan n’est pas notable.
La LexiSession d’avril portera sur le vocabulaire du livre et de la bibliothèque !
En vidéoCette rubrique vous propose de faire une revue des vidéos sur la linguistique et la langue française du mois, n’hésitez pas à ajouter les vidéos et les chaînes que vous trouvez !
Jeux
Bouche cousue est un jeu inspiré de l'émission télévisée Motus. Dans notre version, il existe deux modes : mot aléatoire et mot choisi. Dans les deux cas, le mot à trouver doit être deviné grâce à des propositions successives d’autres mots de même longueur, pour lesquels vous connaîtrez le nombre de lettres communes avec le mot à trouver. Nouveauté : à partir d’avril, le mot de la semaine se transforme en mot du mois ! Continuez à jouer pour être dans le prochain classement ! |
CuriositéToute communauté linguistique développe son vocabulaire propre, selon ses besoins, ce que l’on appelle communément un jargon ou un sociolecte. C’est également le cas dans l’Union européenne, comme relevé par le contributeur Treehill, qui s’est intéressé au document de synthèse rédigé par Jeremy Gardner, Misused English words and expressions in EU publications [Mésusages des mots et expressions anglaises dans les publications de l’Union européenne]. Il est disponible en ligne et les premières pages expliquent très clairement la démarche de collecte et de définition, ainsi que ce que l’auteur définit comme de l’anglais standard — celui du Royaume-Uni et d’Irlande comme pays de l’UE — opposé à celui en usage dans la communauté multilingue des institutions européennes. Il ne s’agit pas pour lui de faire disparaître ces usages, mais de permettre aux personnes qui les utilisent d’en prendre conscience afin de s’en détacher lors de conversations avec des personnes, principalement les citoyens européens anglophones, dont l’anglais est la langue maternelle, et qui ne comprendront pas le sens de mots comme valorise ou des mots nouveaux comme actorness ou planification. Pour la communication interne à ce groupe de personnes, leurs mots sont probablement plus efficaces, même lorsque des synonymes existent, mais pour la communication avec l’extérieur, l’utilisation d’un sociolecte spécifique rend la communication plus difficile. L’auteur Jack Vance a poussé cette réflexion plus loin dans son roman fictionnel Les Langages de Pao (1958), dans lequel une planète est gérée par des bureaucrates qui ont développé entre eux une langue nouvelle, basée sur les langues parlées par les différentes spécialités professionnelles. Leurs langues est un patchwork imaginé comme un créole qui souhaite la compréhension par tous mais devient une langue cryptique, seulement comprise par les bureaucrates qui s’isolent ainsi des peuples qu’ils gouvernent. Mais le jargon des institutions européennes n’est pas encore une langue, et elle n’est pas obscure et incompréhensible. Des travaux comme celui de Jeremy Gardner permettent de faire de cet usage une variété de la langue identifiée et pensée par ses utilisateurs, qui pourront ainsi changer de lexique comme l’on change de registre de communication. Cette langue continuera d’évoluer en même temps que les administrations européennes, et le Wiktionnaire pourra intégrer ces nouveaux usages et les décrire en précisant leurs évolutions, s’appuyant sur les corpus produits par les administrations. — chronique par Noé |
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