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Wiktionnaire:Actualités/Brouillon

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Cette page contient des modifications qui ne sont pas marquées à traduire.

Actualités du Wiktionnaire

Numéro 120 — mars 2025
mw-no-invert
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Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires, les mots et les langues. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez consulter les anciens numéros, participer au brouillon de la prochaine édition ou vous inscrire pour recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros. Vous pouvez aussi lire le mensuel Regards sur l’actualité du mouvement Wikimédia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir en bas de page ainsi que la page de discussion.

Brèves d’ici

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À voir ou écouter

Quelques émissions audio ou vidéo sur la lexicographie, la linguistique et la langue française ou d’autres sorties ou découvertes ce mois-ci.

Statistiques

Du 20 février au 20 mars 2025
Du 28 février au 31 mars 2025

Le 4 porte malheur ?

Diagramme montrant la convergence des mots « quatre » et « mort » dans les langues chinoises et sino-xéniques.

En Asie et tout particulièrement en Chine, en Corée, au Japon et à Taïwan, il est parfois possible de remarquer quelques irrégularités dans le système de numérotations, tel que le passage de l’étage trois à cinq directement dans un immeuble, l’absence d’une chambre « quatre » dans les hôpitaux, ou alors le remplacement du même chiffre par un « F » (de l’anglais « four ») sur certains boutons d’ascenseur en Corée du Sud. De la même façon, les dates contenant un quatre sont considérées comme malchanceuses. Cette aversion, si elle ne devient pas une peur, s’appelle la tétraphobie et est analogue à la triskaïdékaphobie (peur du nombre treize) dans les pays occidentaux. Mais alors, d’où vient-elle ? Si pour cette dernière, son origine est d’abord religieuse, en ce qui concerne la tétraphobie, son origine est avant tout d’ordre linguistique, la religion bouddhiste s’en est emparée a posteriori.

En effet, pour le dire simplement, dans un certain nombre de langues de cette région, les mots pour « quatre » et « mort » sont homophones ou presque, c’est-à-dire que leurs prononciations sont proches. À l’écrit, ces deux concepts sont respectivement représentés par les sinogrammes « 四 » et « 死 ». De plus, dans le cas des langues sino-xéniques (fortement influencées par les langues chinoises) comme le coréen, le japonais, l’okinawaïen, le zhuang ou le vietnamien, les mots en moyen chinois pour ces concepts ont été empruntés.

Pourtant, comme le montre le diagramme ci-dessus, les deux racines proto-sino-tibétaines sont très différentes. « Quatre » est reconstruit *b-ləj, tandis que « mort » est reconstruit *səj. Pour la dernière racine, l’évolution en en mandarin moderne est plutôt transparente, en cela que le noyau de la syllabe passe de *ə à *i en vieux chinois, puis la consonne voisée finale est élidée et laisse place au ton descendant-montant. Pour *b-ləj, la transformation est moins évidente, mais le mécanisme est à peu près le suivant : l’attaque voisée *l avec la coda voisée *j laissent place à l’apparition du ton descendant, puis la consonne *s qui précédait cette voyelle a remplacé *l, donnant en mandarin moderne. Dans les autres langues chinoises comme le cantonais, le wu ou le hokkien, les deux étymon ont suivi d’autres chemins, dont le résultat est plus ou moins divergeant selon la région. Pourtant, dans la plupart d’entre elles, les deux ont une prononciation très proche, souvent ne se distinguant que par le ton (c’est le cas du cantonais notamment).

Les langues avoisinantes que sont le coréen et le japonais ont emprunté ces mots déjà proches à l’oreille en moyen chinois sans le ton (puisqu’elles n’en font pas usage). De ce fait, « quatre » est homonyme avec « mort » dans ces deux langues, c’est-à-dire que « 四 » et « 死 » sont lus , sa en coréen et , shi en japonais. Pour cette raison, des numéraux d’origine locale sont préférés dans certains contextes. Dans ces deux cas, quatre se dit aussi , net en coréen et , yo ou よん, yon en japonais.

Dans d’autres pays dont la langue a beaucoup emprunté au chinois, comme le Viêt Nam, la tétraphobie n’est pas ou peu présente. En effet, « quatre » et « mort », respectivement tứ et tử ne sont clairement pas homophones en vietnamien. De plus, des termes d’origine austroasiatique ont supplanté ces emprunts au chinois : bốn (« quatre ») et chết (« mort ») représentent l’usage majoritaire de nos jours. À Okinawa, しー, shii existe pour quatre en okinawaïen, mais pas pour mort, cet étymon n’est trouvable que dans le verbe しぬん (« mourir »), en compagnie de son équivalent local purement d’origine japonique, まーすん, maasun. La tétraphobie est donc historiquement peu présente sur l’île. Quant au zhuang, l’influence chinoise y a été moindre : si le mot pour quatre, seiq, issu du proto-taï *siːᴮ, est bien un emprunt au moyen chinois, les mots désignant la mort n’en sont pas.

Pour résumer, bien que les formes d’origine pour les mots quatre et mort en proto-sino-tibétain furent très différentes, elles ont convergé jusqu’à devenir très ressemblantes dans les langues chinoises contemporaines. C’est cette paronymie qui est à l’origine de la tétraphobie en Chine, mais aussi au Japon et en Corée en raison de son influence culturelle et linguistique. Toutefois, il convient de ne pas généraliser cela à tous les pays de la sphère culturelle chinoise, la tétraphobie n’est pas ancrée dans la culture du Viêt Nam, par exemple.
— une chronique par Richaringan

La collaboration du mois de mars

Une nouvelle proposition pour enrichir le Wiktionnaire !

Mars

Nouvelle édition du Défi Thésaurus ! Cinq ans après la première édition, voici l’occasion d’atteindre les mille thésaurus en français et peut-être de proposer des thésaurus dans plus de cents langues !

Le défi consiste à créer collectivement cents thésaurus en un mois !

Pour participer, vous pouvez vous saisir des thèmes proposés, ou créer un nouveau thésaurus dans une autre langue que le français en vous appuyant sur ceux qui existent déjà dans cette langue ! Plusieurs sessions de rédaction collaborative seront également organisées durant le mois !


Photographie de pièces de puzzle.

Chercher ensemble à rapprocher les mots !


Mois suivant

En avril, la proposition est de la toponomastique, pour ranger les noms de lieux selon leurs origines sémantiques !

Une chronique ?

— une chronique par …

Les thésaurus de la semaine de mars

Ces nouvelles suggestions hebdomadaires, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Noé. Merci de leurs contributions aux personnes qui ont participé à ces thésaurus !

Semaine 9 (24 février au 2 mars 2025)

Semaine 10 (3 au 9 mars 2025)

Semaine 11 (10 au 16 mars 2025)

Semaine 12 (17 au 23 mars 2025)

Semaine 13 (24 au 30 mars 2025)

Semaine 14 (31 mars au 6 avril 2025)

Semaines suivantes

En avril, les sujets des thésaurus proposés à la création n’ont pas encore été proposés !

Dictionnaire du mois

— une chronique par…

Les collaborations de la semaine de mars

Ces suggestions, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Noé, Hildepont et Harmonide. Merci de leurs contributions aux personnes qui ont créé de nouvelles entrées !

Semaine 09 (24 février au 2 mars 2025)

Le canal Venturi se basant sur l’effet Venturi a été progressivement remplacé par des débitmètres électromagnétiques.

Soyons mesurés cette semaine, et élargissons notre éventail d’appareils de mesure : audimètre, ophtalmodynamomètre, phasemètre, rH-mètre, tomodensitomètre

Semaine 10 (3 au 9 mars 2025)

Semaine 11 (10 au 16 mars 2025)

Cette perspective centrale de Étienne-Louis Boullée permet à l’architecte de représenter son projet de bibliothèque royale.

Prenons un peu de recul pour nous projeter vers de nouvelles perspectives et traiter ensemble quelques entrées manquantes. Point de fuite possible, travaillons cette semaine en droite ligne sur ces définitions :

Semaine 12 (17 au 23 mars 2025)

À 21 ans d’existence, le Wiktionnaire ne devient-il pas une vraie pépite d’or ?

Pour fêter l’anniversaire de la majorité internationale du Wiktionnaire, on vous a trouvé un thème en or ! Mais en or plaqué ou en or massif ? Si on nous a fait un prix d’or pour un cadeau en plaqué or, a-t-on conclu une si bonne affaire ?… Mais alors, avec ce placage à l’or, quitte-t-on à présent notre âge d’or pour entrer dans notre âge d’argent, ou pire encore, notre âge d’airain ? Que nenni, et ne soyons pas trop assoiffés d’or. Une grande brassée de gerbe d’or (ou verge d’or) sera un cadeau suffisant pour nous réchauffer cette semaine, nous qui avons le cœur d’or. Heureusement, la houille d’or, elle, continue de briller pour tout le monde ! ☀️

Semaine 13 (24 au 30 mars 2025)

Cette semaine, nous aiderez-vous à décrire l’anatomie humaine en gaélique irlandais ?

Corps humain

   ceann    
   éadan   
  muineál  
   gualainn     
  cliabhrach /   
  ucht / cliabh  
    srincne      
    crios boilg      
    púbas  
    péineas
  ceathrú   
    glúin    
    cos    
  rúitín / murnán   
  troigh  

Semaine 14 (31 mars au 6 avril 2025)

Le développement du tractus vocal a participé à l’émergence du langage chez l’être humain.

Connaissez-vous les différentes théories sur l’origine du langage chez l’être humain ? Il y a la théorie ouah-ouah (en anglais, bow-wow theory ou cuckoo theory), la théorie peuh-peuh (pooh-pooh theory), la théorie ding-dong (ding-dong theory), la théorie ho-hisse (yo-he-ho theory) et la théorie ta-ta (ta-ta theory). Et ce n’est même pas un poisson d’avril !

Semaines suivantes

En avril, du travail du sol, une cellule eucaryote, les métiers de l’édition et les licenciements !

Courrier du lectorat


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