raisonner
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]Verbe
[modifier le wikicode]raisonner \ʁɛ.zɔ.ne\ ou \ʁe.zɔ.ne\ intransitif ou transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se raisonner)
- Se servir de sa raison pour connaître, pour juger.
Sans qu’elle raisonnât cette impression, elle en eut l’âme effleurée d’un pressentiment triste.
— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)Lorsque Rousseau demandait que la démocratie ne supportât dans son sein aucune association particulière, il raisonnait d'après la connaissance qu'il avait des républiques du Moyen Âge.
— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 280)Bernstein, échappé de la dogmatique marxiste, raisonnait parfois à la manière des épistémologues de son temps, lesquels étaient néopositivistes et néokantiens. Mais, il n'était pas passé du marxisme au néokantisme par une apostasie.
— (Alain Besançon, Les Origines intellectuelles du léninisme, chez Calmann-Lévy, 1977)Cet incident tapageur fit du bruit, comme il était normal, dans le Landerneau languedocien. Phénomène bien connu: quand les murs résonnent, les journalistes ne raisonnent plus.
— (René Cavanhie, Les esprits frappeurs de Vailhauquès, dans Le Québec sceptique, décembre 1992, no 24, page 28)
- Faire un syllogisme, une suite d’arguments qui s’enchaînent.
Raisonner faux, se tromper.
- Chercher et alléguer des raisons pour éclaircir une affaire, une question, pour appuyer une opinion, etc.
Si je raisonne objectivement, je suis obligé de constater la concomitance évidente entre la persistance du sentiment religieux dans une grande partie de la population et la continuation d'une natalité qui, […], demeure malgré tout très belle.
— (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)La loi ne raisonne pas, elle commande.
- Répliquer, alléguer des excuses, au lieu de recevoir docilement des ordres ou des réprimandes.
Je n’aime pas les enfants qui raisonnent, car il ne s’agit pas de raisonner, mais d’obéir.
- (Marine) Arraisonner.
Faire raisonner un bâtiment.
- (Transitif) Appliquer le raisonnement à quelque chose.
C’est un homme qui raisonne toutes ses actions, toutes ses démarches.
Moricet.— Il m’a répondu : "Je n’ai pas à entrer dans ces détails ; je suis là pour constater des faits, non pour les raisonner."
— (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- (Transitif) Chercher à faire entendre raison à quelqu’un.
Petit canaillou, va... Je savais bien qu'en vous raisonnant!
— (Bob de Groot, Léonard est un génie, éditions Le Lombard, 2007, page 21)J’ai eu beau le raisonner, il n’a rien voulu entendre.
Dérivés
[modifier le wikicode]- déraisonnable
- déraisonner
- raisonnable
- raisonner comme une cloche
- raisonner comme une pantoufle (raisonner de façon erronée)
- raisonner de travers (raisonner de façon erronée)
- reraisonner
Proverbes et phrases toutes faites
[modifier le wikicode]- ne raisonnez pas tant (se dit pour faire taire les gens qui vous importunent par leurs fastidieux bavardages, par leurs répliques)
Traductions
[modifier le wikicode]Se servir de sa raison
- Allemand : räsonieren (de)
- Kotava : ová (*)
- Portugais : raciocinar (pt)
- Solrésol : domilami (*)
Faire un syllogisme
- Portugais : raciocinar (pt)
À trier
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Lyon) : écouter « raisonner [ʁɛzɔne] »
- France (Lyon) : écouter « raisonner [ʁɛzɔne] »
- Somain (France) : écouter « raisonner [ʁɛzɔne] »
Paronymes
[modifier le wikicode]Anagrammes
[modifier le wikicode]→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
[modifier le wikicode]- ↑ a et b « raisonner », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ a et b « raisonner », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage