(1555) Du moyen français brun (« couleur allant du roux au noir »), du germanique *brūn (« brun, brillant »)[1]. Tous les sens relèvent de la réduction d’un syntagme nominal dont le terme subordonné est « de couleur brune ».
Sur ces entrefaites elle a rencontré par hasard une de ses anciennes copines, une nommée Suzanne, une brune en minijupe, une sorte de grande sauterelle à la voix nasillarde.— (Daniel Apruz, La Bêlamour, éditions Buschet/Chastel, 1970)
Au bout d’une minute, la porte s’ouvrit et une fliquette en tenue, une brune plutôt mimi, mais gâchée par l’air sévère qu’elle se sentait obligée de prendre, sortit et avança vers la guérite.— (Laurent Chalumeau, Bonus, éditions Grasset, 2010, chapitre treize)
La nature, pimpante et piquante comme une brune au printemps, devient mélancolique et douce comme une blonde, les gazons se dorent, les fleurs d’automne poussent leurs pâles corolles, ce n’est plus les marguerites qui percent les pelouses de leurs yeux blancs, mais de rares calices violâtres.— (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre septième)
Sam entra, se frayant un passage à coups de coude pour fendre la foule. Le bruit était terrifiant. Il réussit à atteindre le bar et commanda une brune.— (Cédric Bannel, Le Huitième Fléau, Robert Laffont, 2014)
Il me serre la main et me propose de le suivre dans son bureau. L’odeur de tabac y est intense. D’après l’examen du cendrier, il fume des brunes.— (Emma Deschamps, Mon livre bleu, Mon Petit Éditeur, 2012, page 81)
(Vieilli)(Poétique) La brune désigne le moment de la journée où le soleil est en train de se coucher et n’est plus complètement visible. Lorsqu’il disparaît, mais que la lumière reste encore présente, il s’agit du crépuscule. À cette courte période de la journée correspond, le matin, l’aube, où le soleil est en train de se lever, sans être encore complètement visible. Le crépuscule correspond de même à l’aurore, lorsque la lumière commence avant que le soleil ne soit visible.
Peu après la brune, le premier brame a brisé le silence ; il était à peine articulé, presque un mugissement.— (Daniele Zovi, Autobiographie de la neige, traduit de l’italien par Anita Rochedy, Glénat, 2023, page 53)
En fermant l’écoutille, leur dernier regard a dû être pour la Marne et ses eaux encore brillantes à ce moment particulier d’avant le crépuscule qu’on appelle la brune.— (Jean-Paul Kauffmann, Remonter la Marne, Fayard, 2013, Le Livre de Poche, pages 187-188)
Ces errants de la rue ne rentraient qu’à la brune, et si las !— (Alphonse Daudet, Arthur, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 165)
Je regagnai le navire à la brune.— (Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
Peu à peu, la Frisonne va s’imposer : on commence à voir deux ou trois Frisonnes dans un troupeau de Brunes, et avec le temps elles finissent par remplacer les « Schwitz » (1958-1965).— (André Bénévent, L’Histoire du lait. Les Paysans villefranchois, acteurs solidaires dans la mondialisation, Toute latitude, 2008)
Je suis entré ce soir au café « Sturm ». Les Berlinois de la Société ne fréquentent jamais ce dancing vulgaire où la jeunesse brune et les « sous-offs » de la garnison fraternisent.— (Xavier de Hauteclocque, La Tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, page 77)
Por vos trestot premierement Qu'il a mené si malement par la force que il a faite, Que nostre part nos a tolaite La proie qui estoit commune. Ne se deust fere si brune— (Collectif, Le Roman du Renart, édition de D.M. Méon, 1826, « C'est de Renart et d'Isengrin et dou Lion com il departirent la proie. », p. 232)
D'abord en vous malmenant, en nous enlevant de force notre part de la proie qui nous appartenait et qu'il a rendue si funeste.
"A brune figure in winter evening" who "resists / Identity" and carries an object that also resists identification.— (George S. Lensing, Wallace Stevens and The Seasons, LSU Press, 2004, page 150)
Une figure brune un soir d’hiver qui résiste à l’Identité et qui porte un objet qui résiste également à l’identification.