Annexe:Parler savoyard
Apparence
Ce lexique savoyard recense des mots ou des expressions employés dans le français régional par les Savoyards, encore appelés « sabaudismes » ou « savoyardismes ». L'origine de ces mots, expressions ou formes grammaticales provient soit de vieilles formes du français, soit d'arpitanismes (mot de patois francisés), soit d'argot local comme le mourmé. L'accent particulier du français de Savoie n'est pas ici abordé, mais il mériterait à lui seul un article pour le décrire dans ses finesses et le sens qu'il peut porter, venant en général s'ajouter au sens des mots eux mêmes.
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- Abade (être à l') : être toujours au loin, hors de la maison. L'abade est le pré où l'on mène le troupeau pendant la journée.
- Abadée (prendre une) : une remontrance, engueulade
- Abader (s') : se lever, s'en aller
- Abochon (d') : sans dessus dessous
- Abord (d') : tout de suite (on y va d'abord)
- Adieu : bonjour, peut être suivi de donc pour appuyer la salutation : adieu, donc !
- Agacin : cor au pied
- Agoutter : Tarir
- Aider (aller s') : donner un coup de main à un endroit précis (vas t'aider à la remise, la mémé elle écllape du bois)
- Alpage, Alpe, Arpe, Aulp : pâturage d'altitude (diminutif : alpette, alpettaz, arpette, arpettaz)
- À la courate (être) : être parti
- Apprendre (s') à qqun : imiter qqun, prendre qqun comme exemple, suivre l'exemple de qqun, croire ce que dit qqun
- Après :
- En train (je suis après y faire)
- En avoir après (qqun ou qqchose) : en avoir contre (qqun ou qqchose) (le chien il en a après moi, il me ron-ne après, le chien il m'en veut, il me grogne dessus)
- Demander après qqchose ou qqun : réclamer (il demande après toi : il veut te voir).
- Arpitan, Arpian : montagnard, berger
- Arrête (être) : être arrêté, adjectif verbal, du même genre que gonfle pour gonflé, trempe pour trempé, etc
- arsouiller : mal recevoir ou reprendre durement quelqu'un
- arsouille : poivrot
- Artieu : orteil
- Arvi/Arvi pa : au revoir
- Astiquer : réprimander
- Avalé la queue du chat (avoir) : être enroué
- Avoinée (prendre une) : se faire engueuler
- Bâblais (un) : idiot
- Bagolu : ivrogne et dissipateur
- Bâiller : donner
- Balme : grotte
- Balouria : fête
- Balourien : vagabond
- Bambelu : fanfaron bruyant et buveur
- Bamboué : fanfaron bruyant et buveur, nigaud
- Bambu (faire le) : objet courbé (cette poutre fait le bambu)
- Baboler : parler beaucoup (trop)
- Baraute : brouette
- Barjaquer : bavarder, faire des commérages
- Barrer (la porte) : fermer la porte
- Bartavalle : personne parlant beaucoup, sans arrêt
- Bazotter : dire des bêtises
- Beau (faire) : être très en colère
- Beau (se voir) : être dans une situation gênante (je me suis vu beau sans phare en croisant les gendarmes)
- Bergier : berger
- Beu/beule : désordre, bazar
- Beugner : heurter
- Bidoyon (le) : cidre
- Billon : tronc d'arbre
- Biolle (la) : bouleau
- Bique : pénis
- Biquer : utiliser son pénis dans un rapport sexuel
- Biscantin : cidre (vallée de Thônes, Aravis)
- Blanc-Gelée : gelée blanche
- Blet/blette : mouillé, mouillée (j’me suis assis dans l’eau, j’ai mé l’cul tout blet)
- Bobet : simple d'esprit
- Bognettes : beignets (à ne pas confondre avec la rissole, sorte de beignet au pommes ou aux poires)
- Boille (boye, bouille) : récipient en fer ou aluminium de forme et de capacité variable, utilisé principalement pour le transport du lait ou pour le traitement de la vigne
- Bois m.pl. : forêt
- Boiton : étable à cochons ou chèvres
- Boné : trop manger, trop de nourriture dans l'estomac
- Bonami(e) : amoureux(se)
- Bonne année : souhaiter la bonne année : faire le tour des maisons des voisins et de la famille pour donner ses vœux de nouvel an (t'es allé souhaiter la bonne année à la tatan ?). Comptine de nouvel an : bon an, bona santa, la rafa tot l'an (bonne année, bonne santé, la chiasse toute l'année)
- Bonne-main : pourboire
- Bore-la-fate : feignant
- Boriaud : personne peu délicate, une brute
- Boriauder : remuer, malmener
- Bosse/boffe : gros tonneau
- Bote à cul : tabouret à un pied
- Botoillon : bouteille, flacon
- Bouchet (le) : lieu avec des bosquets
- Bouèrlée : meuglement d'une vache affolée; par extension, cri de l'homme énervé
- Bouilli : pot au feu
- Bourillon (le) : nombril
- Bourte : maladroit, blaid
- Boyasse : gros ventre
- Boyassu(e) : personne qui a un gros ventre
- Boye (faire la) : lessive
- Boyon (le) : ventre
- Brâmer : crier très fort
- Branlée : grosse défaite
- Brante : hotte pour transport de liquides (cidre, vin..)
- Branzin/bronzin : marmite
- Brassé (être) : être retourné, perturbé
- Brin-né : un fou
- Brisolée : châtaignes grillées
- Bugne : crêpe cuite dans la friture. Désigne aussi un coup ou le résultat physique de ce coup, prendre une bugne : prendre un coup
- Bugner : donner un coup, emboutir
- Ça <possessif> : <possessif> parcelle (Ça nôtre, c'est à côté de ça tien : notre parcelle est à côté de la tienne)
- Cabiolon : cagibi
- Caboche : tête dure
- Cacagnule (ou Cacagnolet): personne sans autonomie qui se noie dans un verre d'eau
- Cacati : chiotte au fond du jardin
- Cacouille : excrément, fiente, crotte
- cacouller : déféquer, caquer
- Cailler (se) : avoir froid
- caïon : porc, cochon
- Calo : vieux tronc noueux sur lequel on coupait les branches chaque 15 ans environ
- Caoué : crotté, mouillé
- Capot : honteux
- Caquelon : casserole généralement en terre cuite vernie dans laquelle on sert la fondue
- Ça qu'est des <qualificatif au pluriel> : quel <qualificatif au singulier> (Ça qu'est des feignants ! : quel fainéant !; Ça qu'est des artistes ! : quel artiste !)
- Carottes rouges : betteraves
- Casser la croûte : manger (bon, allez, j'me sauve, c'est l'heure de casser la croûte !)
- Catelle : carrelage, faïence
- Caterelle : petite girolle poussant en touffe
- Catolle : 1) boule de bouse séchée au cul d'une vache, et par extension au cul de n'importe quel mammifère. 2) Prendre une catolle, recevoir un projectile (pierre, boule de neige). Le lien sémantique avec le sens 1) est évident.
- cattes : synonyme de catolle, par extension : dreadlocks
- Causé (avoir) : avoir parlé (le sujet dont je vous ai causé)
- Châbles : couloir dans un bois permettant de faire glisser des troncs d'arbres
- Chaffon : cornet, sachet
- Chaille (à) : loin. Chailles est un hameau de Saint-Franc, dans l'avant-pays savoyard.
- Chalande : Noël
- Châlée : trace dans la neige, chemin tracé dans la neige par les pas des marcheurs (faire la châlée : faire la trace)
- Challer : voir des gens, discuter, être en société(challer les ballavauds)
- Champer : jeter (champes-y là, ça fera bien comme ça : jettes le/la ici, on en a assez fait)
- Chanterelle : girolle
- Charpillère : bâche de 4mX4m environ en toile de jute qui sert à transporter de l'herbe ou du foin en nouant deux à deux les coins opposés
- chenau ou ch'nau : chéneau (gouttière, égout de toiture)
- Chione : excrément, personne chiante, pénible.
- Chiouse : excrément, fiente, crotte
- Chiouser : déféquer, caquer
- Ch'ni : endroit en désordre (vient du mot Allemand schnee : neige)
- Chopine : pichet
- Chosal (le) : maison en ruine
- Chouia (la) : chemin
- Clopet : petit somme, assoupissement
- Coco/cocon : terme pour désigner l'œuf en s'adressant aux enfants
- Coffa féne : pute, salope
- Coffe (être) : sale
- Cofi (le) : petit récipient cylindrique en bois qui se porte à la ceinture dans lequel on met la molette ou mule (pierre à aiguiser la faux)
- Coille : balle d'arme à feu, prendre une colye. Littéralement : couille
- Corgnule (la) : larynx, on dit aussi le « Corgnolon »
- Coin (dans le) : dans les environs
- Colère (être) : être en colère (il était tout colère après moi !)
- Combe (la) : vallée en flanc de montagne
- confiote : confiture
- Cornet : sachet d'emballage (ex : cornet Auchan). Originellement il s'agit d'un sac en papier.
- Corti : jardin
- Cote : cale
- Coter : caler ou fermer (une porte)
- Côtes (les) : terrain en pente à flanc de montagne
- Couatron : limace
- Coucou : primevère à longue tige
- Couèno : planche arrondi sur un face, résidu de sciage d'un tronc
- Couratte : vagabondage (il est mé à la couratte par les bois)
- Couratier : qui court les femmes
- Craquelin : bûgne, merveille
- crochon : entame du pain
- Crouè/croêju : petit (nan crouè bocon = un petit morceau), désigne également une lampe-réchaud typique de petite taille
- Crouès : enfants
- Crouille : personne ou animal rachitique
- crozets : petites pâtes carrées (le terme viendrait de crouè ou croêju)
- Cuissettes : short
- Cupesser : intransitif ; tomber à la renverse
- Cupesser : transitif ; renverser
- Cupesser (une dame) : avoir un rendez vous galant
- Daille : faux
- Damo : plus haut dans la montagne (ceux du damo)
- Dans le temps : par le passé (dans le temps on avait beaucoup plus de neige l'hiver)
- Débarouler : aller vite
- Décapadjo : dégingandé
- De berzingue : de travers
- Dendlyion/dents-de-lion : pissenlits, que l'on mange en salade au printemps, les plus tendres et bien blanchis étant ramassés dans les taupinières
- Désarper : démontagner
- De traviôle : de travers
- Dégobiller : vomir
- Diaffe (la) : boue, neige à moitié fondue
- Dio (le) : terre argileuse
- Diots (ou Diô) : saucisses savoyardes
- Doron : torrent
- Dranse : torrent
- Drè (tout) : tout droit. Drè dans le pentu.
- Davo: en bas de la montagne
- Eboiller : abimer
- Ébriquer : abîmer
- Écllaper : casser, initialement se rapporte au bois qu'on fend pour faire du petit bois (des écllapons) (j'ai écllapé mes lunettes)
- Écurie : étable. En français régional de Savoie on ne connait pas le mot étable, on emploie écurie indifféremment pour l'écurie et pour l'étable. En arpitan l'étable se dit le beu.
- Édiauffer : écraser
- Éjaratter : se démener, gigoter dans tous les sens, semer le trouble (littéralement : action de la poule qui gratte le sol)
- Emapper : glisser (une échelle mal positionnée, par exemple)
- Emmerdelé : salir d'excrément, de terre, de chocolat...
- Emmouellé : fatigué, malade, las
- Émotté : personne chauve
- Émotter : enlever les branches d'un arbre
- empacoter : salir dans la boue
- Énarper : enmontagner
- Enchapler : refaire le fil de la faux avec un marteau sur une enclume spéciale
- Encoubler (s') : trébucher
- Enjoquer (s') : s'étrangler
- Envartoyer : emmêler
- Épeuffer : éliminer, littéralement réduire en poussière
- Époulailler : effrayer
- Epourdir : poursuivre
- Esquinter : abîmer
- Étarta : serfouette, outil de jardinage
- Éterpette : serfouette, outil de jardinage
- Etiafer : écraser, massacrer, abimer
- Être après : être occupé à une tâche
- Être loin : partir
- Êtroublons : chaume après les moissons
- Eu : participe passé de avoir utilisé dans le passé surcomposé (Ça s'est eu fait)
- Egrô(lou): les escaliers
- éssnaille(lou)les tenailles à Bellevaux: lou étrocases
- Façon (avoir bonne) : avoir une bonne présentation/ prestance
- Faire de cas (ne pas en) : ignorer (fais en point de cas, ça finira bien par lui passer : ignore la, elle finira bien par oublier)
- Faitout : marmite
- Fafiot : papier, billet de banque, pompe (à l'école). Mot d'argot de l'arpitan, probablement du mourmé.
- Fâre : faire
- Farfalée : nuée (une farfalée de gamins)
- Farolyi : personne qui aime accumuler la ferraille, dont les alentours de l'habitation sont une vraie décharge à ferraille
- Fascine : fagot
- Fayard (le) : le hêtre
- Fénaule : mégère
- Féra (la) : poisson de lac
- Fin : complètement (il est fin saoul)
- Fins (les) : lieu avec bonne terre
- Fion : pique, mot blessant (il m'a envoyé un fion)
- Flané : volé, disparu
- Flotte : eau
- Foa d'écllape !! : juron, foi de Dieu !! (variante : foa nom d'écllape !!)
- Follache/follachon : écervelé(e)
- Fontanil : lieu avec une fontaine
- Force (à force de) : À force de faire, ça devait finir par arriver
- Foron (le) : torrent
- Fouette à pigeon (la) : faucon crécerelle
- Fouèse : femme, fille insupportable, méchantes, impolie, malhonnête
- Fourbis : désordre
- Foussoir (le) : outil pour le jardin; houe
- Foutimasser : s'agiter sans efficacité
- Franc : complètement, très (c'est franc bon; Il est franc saoul)
- Franco : franchement
- Fréquenter : courtiser, flirter
- Fricassée : plat de pommes de terre coupées en bâtonnets ou en cubes, cuites à la poêle
- Frite n.f. : les fruits (collectif), par extension, la confiture (faut pas manger rien que la frite, sur ton pain, hein ! : Il ne faut pas manger que la confiture, sur ta tartine !)
- Fromage : emmental (que l'on fabriquait autrefois en grosse meules de 150 kg dans les fruitières). Tu veux quoi, du fromage, du reblochon ou de la tomme ? : Que préfères-tu, de l'emmental, du reblochon ou de la tomme ?
- Frouiller : tricher
- Fruitière : coopérative laitière
- Fumier ! : injure ultime pour marquer son dégoût, son rejet de toute considération pour la personne. Il faut vraiment avoir été gravement déloyal avec un savoyard pour recevoir ce qualificatif.
- Gadiaufe : boue
- Gadin : une pierre
- Galetas : grenier
- Gâter : abimer
- Gamme (la) : zizanie
- Ganfollion : pataugeur
- Gâtion : enfant choyé
- Gniauque : personne pas très éveillée
- Gnia : famille nombreuse
- Gnaffe : claque
- Gnôle (la) : eau de vie
- Gnolle (la) : brouillard, nuage
- Gnolu : rêveur, incapable
- Gobilles : yeux
- Gôgnes (faire des) : manières, grimaces (fais pas tant de gôgnes pour manger ta soupe !)
- Golet : trou
- Gonfle : gonflé(e), enflé(e), adjectif verbal, voir Arrête (chui toute gonfle)
- Gorgeon : gorgée d'alcool
- Gouappe (une) : ivrogne, se dit aussi de quelqu'un qui ne sait pas s'arrêter de manger
- Gougnafier : personne qui fait un travail bâclé
- Gouille : flaque, mare, petit ruisseau
- Goutte : eau de vie
- Goyarde/goyet : serpe
- Gogne : tic, action inutile
- Grattacu : (ou gratte-cul) églantier, rosier sauvage
- Grappillon : chemin, champ ayant une côte très pentue
- Grêfion : cerise
- Gremailler : séparer les cerneaux de noix de la coque
- Gremottu : rugueux (mains rugueuses)
- Greube : bouton, acné, pustule
- Greuler : secouer (un arbre pour en faire tomber les fruits)
- Grimace (faire une) : un faux pli
- Grolle : récipient en bois destiné à des liquides
- Grolles : chaussures
- Grouin : visage, nez (t'es mé toute coffe par le grouin, petit ganfollion vas ! : ton visage est de nouveau tout sale, petite pataugeuse vas !)
- Guiniauche : poupée
- Guinglin : le petit doigt
- Hiaute (la) (ou Yaute) : Haute-Savoie
- Hier au soir : hier soir
- Huitante : quatre-vingt
- Idée (avoir pas) : ne pas pouvoir s'imaginer
- Iles (les) : endroit isolé
- Jacques (faire le) : faire du bruit
- Journal : unité de surface (correspond à la surface labourée par un cheval en un jour) variable suivant les vallées; 30 ares autour du Mont Sion
- Jus : café (tu bois l'jus ?)
- Juste : 7 heures justes = exactement à 7 heures
- Lanhoui : orvet
- Lichée : petite quantité
- Liquette : chemisette
- Longue (à la) : au bout d'un moment (À la longue, ça devient pénible l'usine : au bout d'un moment ça devient dur de travailler à l'usine)
- lani : aussi appelé canavé : toile de jute pour transport de foin ou paille ou regain.
- Machuré : 1) qui à le visage sale 2) ivre
- Malhonnête : pervers, qui cherche à manipuler les filles pour les profiter d'elles sexuellement, au risque de les mettre enceintes (c'est un gros malhonnête celui là). Le sens est très fort, recevoir ce qualificatif, équivaut presque à la première pierre du lynchage.
- Mafi/mafite : fatigué(e) (samoëns, Chablais)
- Magnin : rémouleur, étameur, aiguiseur ambulant
- Mappe (la) : le cadastre
- Mâpi (la) : bille à jouer
- Matafan : galettes de pommes de terre
- Mate n.f. : tas de bois
- Mé : de nouveau, encore (t’es mé là : tu es de nouveau là)
- Meilleur temps (avoir) : il est préférable (on a meilleur temps de passer par là)
- Meuron/muron : Mûre, (nom ancien d'un lieu-dit de Mieussy)
- Moder : partir
- Mogeon : petit veau (ou fille pas très belle)
- Moin-ne, n.f. : geignard, personne qui se plaint en permanence
- Moin-ner : geindre, se plaindre
- Molette (la) : pierre pour aiguiser la faux, aussi appelée mule
- Mollard : grosse colline
- Mollardier : semi-vagabond, travailleur journalier
- Mollier (le) : endroit humide
- Monchu : bourgeois, touriste, pédant. Initialement le mot qui veut dire « monsieur » désignait le bourgeois, le notable, indifféremment rural ou urbain. Il a pris différents sens par extension suivant les coins de Savoie. Par exemple dans les stations, et les endroits où on a vu débarquer les premiers touristes au XIXème siècle - évidemment des bourgeois, souvent anglais d'ailleurs - il a pris le sens de touriste. Dans d'autre coin le mot désigne celui qui arrive en terrain conquis, qui croit tout savoir mieux que l'autochtone, qui cherche toujours à en imposer et à en démontrer. Le jacobin est, par définition, un monchu.
- Moraine : débris de roches transportés par un glacier
- Moule (le) : unité de mesure de volume de bois (3 stères, 3 m³)
- Musique à bouche (la) : harmonica
- Nant : torrent, ruisseau
- N'en : en (faut n'en remettre encore, la boffe est pas pleine)
- Nèvoler : neiger très légèrement, neigeoter
- Niffler : mettre son nez ou l'on ne devrait pas
- Nio (le) : Œuf artificiel que l'on place dans le nid pour inciter les poules à pondre ou couver
- Nio : blaid (t'est nio ou quoi ?)
- Nion : rien
- Nonante : quatre-vingt-dix
- Nom (petit) : prénom (c'est quoi ton petit nom ?)
- Ouaffe (la) : neige fondante
- Ouanhoualer : mouvement oscillatoire d'un objet (d'une personne) en équilibre instable
- Ouè : oui . aussi pour épervier
- Ouatasser : secouer
- Ouatasseuse : faneuse (pirouette, engin agricole)
- Ourde : pénible, turbulent, énervant, insupportable
- Pacot : boue
- Pacoter : salir de boue, saleté.
- Pagu : paysan
- Panet : imbécile
- Panaman : torchon
- Panosse : serpillère servant aux nettoyages du sol
- Pâquier : pâturage
- Par : utilisé pour désigner un emplacement vague (par les champs : dans les champs; il couratte par les bois : il se promène dans la forêt)
- Par mi (se faire) : faire dans sa culotte, se caquer par mi.
- Partoret (le) : couperet à viande
- Pas ? : sert à ponctuer les phrases, invite à obtenir l'approbation de l'interlocuteur, équivalent de n'est ce pas en français (je vais m'en moder, pas)
- Passa-franc (le) : raccourci
- Passavolan : faucille à long manche
- Passé surcomposé : en Savoie, on emploie le passé surcomposé
- Passenaille : carotte
- Passnaillu : habitant de la région albanaise, autour de Rumilly.
- Pataler : marcher vite ou courir
- Patioque : boue épaisse
- Patrouiller : tripoter
- Patte : chiffon, chiffon épais servant d'éponge
- Pattier : chiffonnier, souillon. Habillé comme un pattier : mal habillé
- Péclet (le) : petit levier
- Pécloter : être en petite santé
- Pêle (le) : pièce ou chambre chauffée par un poêle
- Pelle carrée : bêche
- Pnai ou pné (faire le) : bouder
- Penses-tu : pour dire non
- Perrière (la) : endroit rempli de pierres
- Pertuis : col
- Peufe : poussière. Par extension, dans l'argot des snowboardeurs : neige poudreuse
- Peuzhe : pouce, utilisé à Samoëns, pays du Mourmé
- Piaute : jambe
- Pignouf : pauvre homme sans avenir
- Piochon : piolet
- Piogre : un lieu inaccessible, très (trop) loin. Lieu imaginaire où on envoie paître les importuns. Nom propre.
- Piouler : parler d'une voix aiguë (une pioule), se plaindre, râler
- Piques-Meurons : en Haute-Savoie, terme désignant les Genevois traversant la frontière le dimanche pour « dévaliser » les coins où poussent les mûres (et par extension, s'applique également selon la saison aux myrtilles, champignons, châtaignes...)
- Piter : écraser
- Pitin : désordre, saleté, farce
- Platières : plateaux
- Plier : emballer (le jambon, je vous le plie dans un cornet ?)
- Plot (le) : billot servant à fendre le bois
- pétolle : crotte de lapin, mouton, chèvre,...
- Pnai ou pné(faire le) : bouder
- Poche (la) : louche (cuisine)
- Point : pas (y a point d'grefion cette année)
- Polaille : poule
- Polinte : semoule de maïs (voir Polenta)
- Pomadin : barbier, coiffeur
- Potte (faire la) : bouder
- Poué/pouet : cochon, porc
- Pour selon : pour selon qu'il a pas plu, la terre est pas encore trop sèche
- Praz (les) : les prés
- Prendre : recevoir une raclée, une correction, tu vas voir ce que tu vas prendre en rentrant, toi !
- Profiter : croitre, grandir (pour les légumes, les animaux et les hommes)
- Quand : en même temps que (je me suis abadé quand les poules : « je me suis levé de bonne heure », littéralement « je me suis levé en même temps que les poules »; On arrivera bien quand nous : « on arrivera à une heure indéterminée, nous ne sommes pas pressés »)
- Que : bien sûr que (que non)
- Quelque endroit (à) : quelque part (tu trouveras bien à te loger à quelque endroit, pas ?)
- Qui c'est pour un ? : qui est-ce ?
- Quive : diarrhée, colique
- Rabobiner (se) : se réconcilier
- Radée : averse
- Raffe (la) : diarrhée
- Ramasse, ramaffe, r'maffe : balai
- Ramener (la) : revenir sur un sujet
- Rampons, ramponnets : mâche
- Raouée (les) : traces laissées par les roues dans un terrain boueux
- Rapa-grouè/rapa-grouin : harmonica
- Rapines (les) : terrain en pente
- Rapportapet (le) : dénonciateur
- Râteau (être) : pingre, avare, malhonnête
- Rate : rat, souris, le terme est féminin en français régional, comme il l'est en arpitan
- Rat fréti : gros rat, rat fruitier
- Rattes : dents de lait
- Rave : je t'emmerde
- Ravoir : rattraper (une bêtise)
- Reblochon : fromage savoyard fait de lait gras
- Rebioller : végétation qui repart au printemps
- Réduire : ranger
- Remmontagné (se) : partir
- Rhabilleur : rabouteux
- Rincée : orage
- Ringue (la) : personne casse pied qui répète sans cesse la même chose
- Rioule (faire la) : fête
- Riper : partir
- Rissole : spécialité fourrée à la pomme/poire/coing...
- Rival : cours d'eau
- Rôde (être à la) : errer avec la curiosité, sans but précis, mais en cherchant quelque chose à valoriser, se promener en fouinant ça et là (il est à la rôde : il est parti se promener, mais on ne sait pas trop où et on ne sait pas trop quand il reviendra)
- Roguet : garçon de ferme
- Roillée : forte pluie (on s'est pris une de ces roillée - Ça pleut à roille). Littéralement, pleuvoir des cordes.
- Ron-ner : grogner, rouspéter
- Ruppe : ravin, grande pente (se dit aussi rippe)
- Rzules : rissoles
- Sagatter : couper de façon bâclée
- Sagatti (le) : Boucher
- Sagoin : qui fait un travail bâcle
- Saisie (la) : roche
- Saoul (manger son) : manger à sa faim (mange donc, t'as pas mangé ton saoul !)
- Sarcloret : sarcloir
- Sauce coffe (la) : civet d'abat de sanglier (se mange souvent le dimanche soir à la fin d'une partie de chasse)
- Sauver (se) : partir
- Seille (la) : baquet en bois, seau en bois
- Selon (pour) : voir pour selon
- Sent bon : parfum
- Septante : soixante-dix
- Seulement : donc (entrez seulement !)
- Sicler : crier dans les aigus
- Smouter : piétiner (les plates bandes par exemple)
- S'niule : personne ennuyeuse
- Snaille (la) : cloche au cou des vaches
- Snailler (se faire) : se faire sonner les cloches
- Soli : fenil
- Soque : chaussures
- Souci (prendre du) : songer à partir
- Sur : après (il faut pas aller se coucher sur la soupe : il ne faut pas aller se coucher tout de suite après avoir mangé la soupe)
- Tabanné : fou dangereux
- Tabornio : têtu
- Taffu : colère, énervement (j'ai le taffu aujourd'hui)
- Taillon : Morceau
- Tannée : volée de coup
- Tant : tellement, autant (Ça fait pas tant chaud dans cette maison; Il a tant fait, qu'il a fini par se faire mal; Fais pas tant de gôgnes)
- Tant faire : insister, synonyme de à force de faire
- Tantôt : cet après-midi
- Tapafemi : tape-fumier, simplet
- Tapes à fumier : grands pieds (c'est pas des pieds qu'il a, c'est des tapes à fumier !!)
- Tarabé : personne simple, idiot
- Tartifle : pomme de terre. Tartiflles u barbot : patates cuites à l'eau.
- Tartiflli : personne bedonnante qui mange beaucoup, littéralement « mangeur de patates »
- Tasson : blaireau
- Tatacul de polaille ou tassa cul de polaille : personne qui se torture l'esprit sur des choses sans intérêt (littéralement : « Qui tâte le cul des poules »)
- Tatu : personne têtue
- Tatte : Teppes, terres en friche
- Tavaillon : planchette en bois pour toiture
- Tavan : taon
- Tchouk (être) : être légèrement ivre
- Teppes (les) : terres en friche
- Tiocan : habitant du pays de Gex
- Tip-top : impeccable
- Toille : bouteille, voir botollion
- Tomme : fromage de lait de vache, denrée précieuse pour le savoyard, d'où l'expression : t'es bien le meilleur après la tomme et l'beurre !
- Tomme blanche : fromage blanc frais, la faisselle
- Toucher (la main) : serrer la
- Toupin ou Taupin n.m. : pot en terre cuite pour servir les liquides à table (eau, vin, lait, bidollion, ...)
- Toupine (la) : jarre en terre cuite
- Taune (la) : frelon
- Tô plan (aller) (ou tout plan) : marcher tranquillement, lentement
- Torgnaule : baffe
- Tozon (avoir le) : être saoul
- Tracle (la) : crème forte en goût, à base de raclure de fromage ou de vieux fromage macéré dans la gnôle et quelques épices
- Trempe : trempé, adjectif verbal, voir Arrête (chui tout trempe !!)
- Triendine (la) : bêche à dent
- Trolli : pressoir
- Trouver (venir) : rendre visite (demain, tu viendras bien m'trouver, pas ?)
- Trouver le temps long : s'ennuyer, se languir (- Alors mémé, ça va dans ta maison de retraite ? - Oh je trouve bien un peu le temps long, je voudrais rentrer chez moi...)
- Uvri : Ouvrier, manutentionnaire, apprenti
- Vairon : surnom donné aux annéciens par les passenallus, relatif au poisson figurant sur les armoiries d'Annecy
- Vanné : très fatigué
- Vardiaf (la) : écureuil
- Vargne (le) : Désigne le sapin blanc
- Vartollion : état de quelque chose qui s'enroule, qui s'emmêle. Les liserons font des vartollions pour croître autour des piquets et des barbelés.
- Veiller (se) : faire attention (veilles toi le renard quand il sortira)
- Venir : devenir (Ça vient gros comme le doigt en grandissant)
- Verne/Vernaz : forêt ou petit bois
- Vi/Vy (la) : chemin
- Vie (faire la) : mener une vie de débauche
- Vie (faire une) : faire du scandale, taper une crise (il a fait une de ces vies ! Elle m'en a fait toute une vie de la bugne que je lui ai fait à son auto)
- Vieux (date de) : depuis longtemps (Ça s'est eu vu, mais ça date de vieux...)
- Vieux (se faire) : durer longtemps, tenir le coup (ce soir je vais pas me faire vieux, je vais aller me coucher tôt)
- Vigousse : vigoureux
- Vilain (faire) : barder (Ça a fait vilain chez l'Touéno, hier au soir)
- Villard (le) : hameau
- Vint diou : mince, zut
- Virolets : petits virages en montagne
- Vogue : fête, en patois : vouga
- Voir : utiliser comme invitation à faire quelque chose (viens donc voir t'aider à la cuisine !)
- Volan : grande faucille
- Vouloir : employé dans le sens de aller au futur (si ton père y savait, il voudrait faire beau, tiens !; On dirait que ça veut pleuvoir...)
- Y : pronom, remplace « le » (exemple : j'y sais, j'y fais). Pronom neutre hérité du latin via l'arpitan qui connait trois genres, masculin, féminin et neutre.
- Yaute (la) : la Haute-Savoie
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Bibliographie
[modifier le wikicode]- Alain Favre, Dominique Stich (yoran Embanner), Le Mini Dico Savoyârd/Françês, Diccionéro de fata
- Laurent Fiorese, Les Expressions savoyardes en B.D., tomes 1, 2, 3, Annecy-le-Vieux (imp. Italie), 2005
Voir aussi
[modifier le wikicode]Articles connexes
[modifier le wikicode]- Autres parlers locaux incluant des arpitanismes : français de Suisse, parler stéphanois, parler lyonnais
- Savoie
- Savoyard, dialecte dérivant de l'arpitan
- Savoyards
- Étoile des Neiges et les Allobroges, hymnes des savoyards.(ajouter liens si existant)
Liens externes
[modifier le wikicode]- Petit Lexique de Patois, sur sav.org
- Apprendre l'arpitan savoyard, sur arpitania.eu
- Dictionnaire Patois savoyard - Français, sur envoiedugros.fr
- Dictionnaire en ligne Arpitan savoyard – Français, sur freelang.com
- Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, sur henrysuter.ch
- Dictionnaire savoyard - français de Roger Viret, 1800 pages, sur arpitania.eu
- Les Expressions Savoyardes en Bandes Dessinées