tiré à quatre épingles
Apparence
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Étymologie
[modifier le wikicode]- (Fin du XVIIe siècle) → voir tirer, à, quatre et épingle. Pour éviter les plis d’un tissu, on peut le fixer en le tendant sur un support avec quatre épingles si l’étoffe est carrée par exemple.
Locution adjectivale
[modifier le wikicode]tiré à quatre épingles \ti.ʁe a ka.tʁ‿e.pɛ̃ɡl\
- D’une grande élégance, vêtu de façon très soignée.
[Augereau, 1757-1816] avait une tenue militaire irréprochable : toujours tiré à quatre épingles, frisé et poudré à blanc, longue queue, grandes bottes à l'écuyère des plus luisantes ; et avec cela, une tournure fort martiale.
— (Marcellin Marbot, Mémoires, tome 1, chapitre 3, Paris, chez Plon & Nourrit, 1891, page 19)Voyez, par contraste, les alertes et fins Méridionaux de Toulouse, pomponnés, tirés à quatre épingles.
— (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)La boîte de Nine, c’est une matière d’éventaire où s’étalent et resplendissent tous les échantillons de notre douce et vermineuse humanité : barbots tirés à quatre épingles et dont les goûts éminemment artistiques s’affirment dans le choix de leurs cravates ; […].
— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 191)Le docteur J., le professeur B., le docteur T. : tirés à quatre épingles, lotionnés, bouchonnés, il se penchaient de très haut sur cette vieille femme mal peignée, un peu hagarde ; des messieurs. Je reconnaissais cette futile importance : celle des magistrats des Assises en face d’un accusé qui joue sa tête.
— (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 28)Et toujours bien sapé avec ça. Avec un goût très sûr, dès qu’il commence à gagner un peu d’argent, Thelonius est toujours tiré à quatre épingles.
— (Laurent de Wilde, Monk, 1996, collection Folio, page 216)
- Ajusté avec un soin extrême, et de manière à paraître craindre de déranger sa toilette.
Ses petits vêtements de coupe ancestrale, mais usés, si j’ose le dire, jusqu’à la corde et reluisants comme le corselet d’un grillon, étaient tirés à quatre épingles sur ses petits membres, et c’était une chose qui remuait profondément de voir ce joli vieillard, titulaire sans descendance d’un des Noms les plus glorieux de l’Occident, s’efforçant d’appareiller sa misère au décor triomphal des siècles.
— (Léon Bloy, Le Siège de Rhodes, dans Sueur de sang, 1893)
- (Par extension) Soigneusement entretenu.
Le jardin de ces derniers était soigné, perpétuellement ratissé, tiré pour ainsi dire à quatre épingles.
— (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, La Guêpe rouge), 1912, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 5, page 592)Comme ils marchent au pas, comme leur immobilité est impeccable, comme leur garde-à-vous devant les Français est tiré à quatre épingles !...
— (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 371)
Vocabulaire apparenté par le sens
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]- Allemand : gezogen an vier Nadeln (de) masculin
- Anglais : dressed to the nines (en), look as if one came out of a bandbox (en)
- Croate : prikladno obučen (hr)
- Italien : azzimato (it), in tiro (it)
- Néerlandais : als om door een ringetje te halen (nl),piekfijn (nl)
- Persan : خوش پوش (fa), شیک و پیک (fa)
- Portugais : nos trinques (pt)
- Wallon : riletchî come on vea k’ a deus meres (wa) (« pourléché comme un veau qui a deux mères »), so s’ cwarante-set (wa) (« sur son quarante-sept »)
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Yvelines) : écouter « tiré à quatre épingles [Prononciation ?] »