fayot

Français

Étymologie

De l’occitan fayol ou faiol, dérivé du latin phăsěǒlus (« dolique ») → voir faséole. Le Dictionnaire de l’Académie explique le passage du sens culinaire au sens militaire en alléguant que le sens de « rengagé dans la marine, dans l’armée » découle du fait que « le militaire reven[ait] à l’armée comme les fayots au menu »^[1].

Nom commun

Singulier	Pluriel
fayot	fayots
\fa.jo\

fayot \fa.jo\ masculin

(Populaire) Haricot sec.
- Elles bouffent des patates et des fayots, des fayots et des patates… et c’est à peu près tout. Si seulement c’était cuisiné potablement. — (Émile Pouget, La Charité, c’est le meurtre !, dans Le Père peinard, 4 juillet 1897)
- La France est notre mère,
  c’est elle qui nous nourrit
  avec ses pommes de terre
  et ses fayots pourris. — (Chanson de soldats)
- J’avais insulté les fayots de Collège ; il paraît que les haricots sont meilleurs dans ce pays-ci, car j’en avale des platées et je lèche et relèche l’assiette. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- « Voulez-vous répondre au sondage ?
  — D’accord.
  — Mangez-vous des fayots ?
  — Voudriez-vous voir un nouvel épisode de Superman ?
  — Mangeriez-vous des fayots avec Superman ?
  — Voudriez-vous voir un épisode où Superman mange des fayots ?
  — Mangez-vous des fayots devant la série Superman ?
  — Combien de films sur les fayots avez-vous vu avec Superman ? » — (Animaniacs, « Les Folles du sondage »)
(Vieilli) Militaire rengagé.
- Chacun à sa place. Et lui, Alexandre, à côté du feu, le boutéon de vin à sa droite, et le plat de singe à sa gauche. C'est lui qui servirait les copains. Et il taquinerait Pierson, parce que Pierson était curé, et que lui, Alexandre, était anticlérical. Et Pierson, qui était fayot, parlerait de l'armée et de la guerre. — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 30)
(Argot) (Militaire) (Familier) Celui qui cherche à se faire bien voir de ses supérieurs ; lèche-bottes.
- — Il était trop fayot, aussi, trop lèche-cul… Sans ça, d’ailleurs, l’aurait pas eu ses sardines… — (Yves Gibeau, Allons z’enfants, 1952)
- Avant en France on avait la gauche caviar, maintenant on a la droite cassoulet. Une petite saucisse avec plein de fayots autour, et en face on a la gauche bouillabaisse ; un thon, des vieux croûtons et plein d’arêtes. — (Anne Roumanoff, Radio-Bistro)
- Il y a les discrets, les fayots, les assidus, les relous, les absentéistes, les je-m'en-foutistes, les démissionnaires qui abandonneront après un semestre, les fumeurs, les rigolos, les Cannois... Moi, je suis plutôt la râleuse de service. — (Lucie Hovhannessian, Presque comme les autres, Éditions Robert Laffont, 2018)