(Nom 1) De l'ancien français picon (« pique »), outil du piquonnier/chiffonnier qui a pris le sens de « chiffon, textile de mauvaise qualité » dans un document administratif du dix-neuvième siècle.
(Nom 2)(fin du XIXe siècle) Lexicalisation de Picon, marque déposée en 1884.
Et, pourvu que son verre, qui est grand, s'empourpre de picon ou s'illumine d'absinthe, (…) il n'a cure et peu lui chaut du souper non plus que du gîte.— (Verlaine, Souv. et fantais., 1896)
Les passagers croupissaient, répartis dans l’ombre des entreponts, dans les W.C., au fumoir, par petits groupes soupçonneux et nasillards. Tout ça, bien imbibés de picons, et cancans, du matin au soir.— (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
Le café-crème l’emportait nettement sur les vermouths, picons, vins sucrés ou alcools.— (Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, Gallimard, 1939)
— Mon fils boira un picon, comme moi ! Ça ne lui fera pas d’mal. C’est une question d’habitude, ça aussi…— (Yves Gibeau, Allons z’enfants, 1952)
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage