encroûté

Voir aussi : encroûte

Français

encroûté \ɑ̃.kʁu.te\

(Péjoratif) Vieilli, inerte, au point de ne pouvoir ou vouloir changer ou bouger.
- Du reste, les jeunes gens sont nigauds et encroûtés : leur seule conversation est : « Les bécassines ont passé hier. — Sitôt que cela ! ce n’est pas possible ! — Je vous dis que j’en ai vu trois hier soir, sur l’étang des canardières. — Le cheval de G… est le plus beau trotteur du département. — Je parie que ma jument bai-brun va plus vite », etc. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
- Mais ces dieux plus commodes n'exigeaient pas l'exclusivité. On peut même soupçonner que des païens trop encroûtés pour renoncer à leur bonne vieille religion ont persisté dans ces campagnes jusqu'au VIe, jusqu'au VIIe siècle. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 31)
- Provincial arrivé tard à Moscou, en 1978, et sans l’expérience qu’avaient ses prédécesseurs du fonctionnement central de la machine, Gorbatchev n’avait pas compris à quel point la bureaucratie moscovite était encroûtée, et la force d’inertie que les bureaucraties locales étaient capables d’opposer à des directives venues du centre. — (Martin Malia, La tragédie soviétique, Points, 1999, ISBN 978-2020362832)