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apophrade

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(Date à préciser) Du grec ancien ἀποφράς, apoprhás (« néfaste »).
Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
apophrade apophrades
\Prononciation ?\

apophrade \Prononciation ?\

  1. (Rare) (Antiquité) Qualifie les jours considérés néfastes par les Athéniens de l’Antiquité, et pendant lesquels on ne pouvait tenir d’assemblée ou de cour de justice.
    • Mais auparauant il faut parler du mot d’Apophrade, que tu as repris. Dy-moy, par les Dieux, pourquoy te choque-t-il ſi fort ? Eſt-ce qu’il eſt barbare, & que tu ne l’as pû ſouffrir, parce que tu as l’oreille délicate ? Mais y a-t-il rien de plus commun à Athénes ? Tu prouueras pluſtoſt à vn Athénien, que Cécrops & Erectée eſtoient étrangers, que ce terme icy. Car il y en a pluſieurs qui leur ſont communs, auec le reſte des Grecs; mais celuy-cy leur eſt propre, & ils s’en ſeruent pour exprimer vn jour mal-heureux, où l’on ne fait aucune affaire ni publique ni particuliére, ſoit pour quelque grande defaite qui eſt arriuée ce jour-là, ou pour quelqu’autre calamité. — (Lucien de Samosate, traduction Nicolas Perrot d’Ablancourt, L’Apophrade, ou le mauvais grammairien dans Lucien, de la traduction de N. Perrot, Sr d’Ablancourt, volume II, Paris, Augustin Courbé, 1654, page 313 → lire en ligne)
      Mais auparavant il faut parler du mot d’Apophrade, que tu as repris. Dis-moi, par les Dieux, pourquoi te choque-t-il si fort ? Est-ce qu’il est barbare, et que tu ne l’as pu souffrir, parce que tu as l’oreille délicate ? Mais y a-t-il rien de plus commun à Athènes ? Tu prouveras plutôt à un Athénien, que Cécrops & Érechthée étaient étrangers, que ce terme-ci. Car il y en a plusieurs qui leur sont communs, avec le reste des Grecs; mais celui-ci leur est propre, et ils s’en servent pour exprimer un jour malheureux, où l’on ne fait aucune affaire ni publique ni particulière, soit pour quelque grande défaite qui est arrivée ce jour-là, ou pour quelqu’autre calamité.
    • Si je passe aux Grecs, je trouve chez eux la liste de leurs jours apophrades ou malheureux, ce qui a fait dire plaisamment à Lucien, en parlant d’un fâcheux de mauvaise rencontre, qu’il ressembloit à un apophrade. Le jeudi passoit tellement pour apophrade chez les Athéniens, que cette superstition seule fit long-tems différer les assemblées du peuple qui tomboient ce jour-là. — (Diderot, D’Alembert et al., Jour heureux & malheureux dans Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, 1e édition, 1751, pages 891-892 → lire en ligne)
    • Le jeudi était pour les Athéniens le plus redoutable des apophrades. Hésiode signale aussi comme tel le cinquième jour de chaque mois, parce que, ce jour-là, dit-il, les Furies se promènent sur la terre. Virgile, dans les Géorgiques, défend également de rien entreprendre le cinq du mois. Les Macédoniens n'osaient se mettre en campagne au mois de juin. Il faut ajouter enfin à cette nomenclature tous les jours signalés par des éclipses de soleil et de lune. — (Ange de Saint-Priest et al., Encyclopédie du dix-neuvième siècle, 3e édition, Tome XVI, H. Carion, Paris, 1838, page 33)
  2. (Désuet) (Rare) (Médecine) À partir du déclenchement d’une maladie donnée, qualifie les jours pour lesquels on n’observe typiquement pas d'évolutions positives.[1]

Vocabulaire apparenté par le sens

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Jours funestes (1) :

Prononciation

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Prononciation audio manquante. (Ajouter un fichier ou en enregistrer un avec Lingua Libre Lingua Libre)

Références

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  1. Béclard, Chomel, H. et J. Cloquet, Orfila, Nouveau dictionnaire de médecine, chirurgie, pharmacie, chimie, histoire naturelle, etc., Tome I, Paris, 1821, page 161