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Annexe:Faux-amis allemand-français

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Le français et l'allemand comptent plus d'un mot similaire, mais souvent, le sens de ces mots diffère sensiblement dans l'une ou l'autre langue. Ce n'est pas dû au hasard, puisque le plus souvent, il s'agit d'emprunts de l'une ou de l'autre langue, ou de termes ayant une étymologie similaire. Pour le traducteur, ce sont autant de pièges, pouvant contribuer entre autres à la création, en Suisse surtout, d'un certain « français fédéral ».

Exemple: le verbe allemand terminieren ne signifie pas « terminer » (sauf en informatique), mais « fixer une date » (der Termin), ou « agender » en français de Suisse.

Le faux-ami n'est pas uniquement un mot isolé mais souvent une locution formée de mots quasi identiques dans les deux langues et donnant un sens complètement différent. C'est le piège le plus difficile à déjouer en interprétation simultanée : L'allemand in die Luft gehen (partir en l'air = exploser de colère) ne veut pas dire « s'envoyer en l'air » et le français « se mouiller » (se compromettre, se risquer à promettre une chose difficile à tenir) ne correspond pas à l'allemand sich nass machen (mouiller sa culotte - de rire ou de peur).

Quelques exemples

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(Liste non exhaustive)

  • Die Schikoree n'est pas de la chicorée et les Endivien ne sont pas des endives. L'allemand Schikoree correspond au français endive, alors que la chicorée française s'appelle Endivie en allemand. Néanmoins, toutes les deux formes désignent la même plante de la famille des chicorées, utilisée une fois comme salade, une fois comme succédané de café.
  • Paragraph ne désigne pas un paragraphe de texte comme en français, mais un article complet d'un texte de loi.
  • malgré la ressemblance, le verbe allemand blamieren (remarque : le suffixe -ieren, typique pour les verbes empruntés du français ou du latin) n'a rien commun avec le verbe français « blâmer ». Au contraire de ce dernier, le verbe allemand veut dire « ridiculiser ». « Blâmer » est traduit par tadeln ou bien Schuld zuweisen.
  • Une manifestation française sera publiée en Allemagne comme Demonstration. On parle d'une Manifestation quand quelque chose devient visible (en médecine, par un manifeste, par un miracle) ou désignant une incarnation ou matérialisation (par exemple la Manifestation des Bösen, « l'incarnation du Mal »). La démonstration française sera traduite par soit Demonstration (scientifique), soit par Vorführung.
  • Les gentilshommes en France portent des vestons, alors qu'en Allemagne, on parle des Sakkos pour le même vêtement. Si un Allemand parle de son gilet, il va l'appeler une Weste.
  • «gros(se)» n'est pas à confondre avec l'allemand groß, « grand » (en Suisse gross à cause du manque du graphème ß). « Gros » est traduit par fett. Un tableau surnommé Die grosse Dame ne représentera pas une « grosse dame », mais une « grande dame ».
  • Die Parole = mot de passe (au sens militaire, vieilli), au sens actuel de slogan, par extension. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Durchhalteparolen étaient les slogans des « jusqu'au-boutistes » destinés à entraîner les masses et à leur faire accepter les pires privations.
  • Au mouvement artistique appelé « classicisme » en France correspond le terme allemand barocker Klassizismus (ou französischer Klassizismus), tandis que le « néoclassicisme » de la langue française devient Klassizismus en allemand.