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être marron

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
→ voir marron
Marron viendrait de cimarron, « esclave fugitif » (Guyane), au sens de « illégal, clandestin (XVIIe) », définissant une situation anormale en soi. D’où selon quelques historiens, « être fait marron, être paumé marron », expression argotique reprise par les bagnards de Cayenne (le « popote marron » est un bagnard évadé) : se retrouver dans une situation anormale, être trompé, filouté, dupé (Jean Pruvost [1]).
Le terme marron apparaît également dans le vocabulaire argotique d’Ansiaume, forçat à Brest, en 1821, ainsi qu’en 1829 dans le vocabulaire de Vidocq. [2]En 1821 ce terme de marron signifie un « mécompte », une surprise désagréable.
(Sens 1)
  • Pris, arrêté, reconnu. — (Clémens, 1840) (source à préciser ou à vérifier)
  • Surpris — (Halbert d’Angers, Le Nouveau Dictionnaire complet du jargon de l’argot, Le Bailly, Paris, 1849)
  • Marron : En flagrant délit de vol ou de crime. — Du vieux mot marronner : faire le métier de pirate, de corsaire. V. Roquefort. — Marron serait en ce cas une abréviation du participe marronnant. — Paumer marron, Servir marron : Prendre sur le fait. — « J’ai été paumé marron. » — La Correctionnelle. — V. Servir, Estourbir. — (Lorédan Larchey, Les Excentricités du langage, E. Dentu, Libraire-Éditeur, Paris, 1865, cinquième édition)
  • Marron sur le tas, pris en flagrant délit de vol. Marron est une déformation de marry, ancien mot qui veut dire contrit. — (Lucien Rigaud, Dictionnaire d’argot moderne, Librairie P. Ollendorff, Paris, 1888)
  • Un individu pris en flagrant délit de vol est pris marron sur le tas. — (Gustave Amand Rossignol, Dictionnaire d’argot : argot-français — français-argot, Société d’éditions littéraires et artistiques, Librairie P. Ollendorff, 1901)

Locution verbale

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être marron \ɛ.tʁə ma.ʁɔ̃\ (se conjugue → voir la conjugaison de être)

  1. (Argot) Être pris sur le fait, en flagrant délit en parlant de voleurs (avec les objets dérobés).
    • Merci, nous sommes marrons, dit le plus misérable des deux, planquons-nous… — (Les Vrais Mystères de Paris, 1844)
  2. (Argot) Être escroqué, joué, dupé, berné, déçu dans ses espoirs par un concours de circonstances, perdant.
    • Le type, il voulait se faire baiser. Eh bien, il a été marron sur toute la ligne, il a été baisé et tout, il a cru que c’était moi, c’était un godemichet. — (Les Garçons de passe - Enquête sur la prostitution masculine, 1978)
    • Tu vas être marron. Marron, car j’espère bien pouvoir placer ma manchette auvergnate, et marron aussi si je ne la place pas, car je n’ai conservé sur moi qu’une somme insignifiante. — (Frédéric Dard, San Antonio, les années 50, 2015)
Être pris sur le fait :
Être dupé :

Prononciation

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Références

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  1. Jean Pruvost, « Être (fait) marron / Faire marron » | RFI SAVOIRS (La Puce à l’oreille, 09/09/2016 )
  2. Ansiaume, (1821), « Argot en usage au bagne de Brest en 1821 - Petit vocabulaire de l’argot », in Français moderne, 1943-1944
  3. Jean-Pierre Fournier, Vision du bagne : la vie des forçats, de St-Martin-de-Ré à la Guyane, 1989