Si l’on exclut les bicoques crasseuses des petits Blancs sous la ligne de chemin de fer, la plupart des maisons étaient imposantes et s’étalaient au milieu de jardins spacieux, si le terme « jardin » convient pour l’étendue de veld, en grande partie à l’état vierge, qu’on avait courageusement délimité, où on avait retourné la terre et fumé quelques carrés de légumes peu convaincants, qu’on essayait désespérément d’amener à produire quelque chose qui ressemblât à des légumes ; il y avait parfois aussi un carré de mealies, quelques rares citrouilles, ou une tentative de parterre de fleurs : des zinnias, de robustes soucis orange et jaunes que nous nommions les « Afrikaners puants » et, parfois, des phlox, voire un ou deux dahlias.— (André Brink, Mes bifurcations, traduit de l’anglais par Bernard Turle, Actes Sud, 2010, page 19)
L’impression qui reste des paysages d’Afrique du Sud est celle du veld, de sa plate immensité nue, de ses lignes d’horizon fuyant à l’infini, de sa couverture végétale basse de savane ou de steppe.— (Philippe Gervais-Lambony, L’Afrique du Sud, Editions Le Cavalier Bleu, 2015)
Pendant la longue saison sèche le veld devenait blond, les mopanes tendaient leurs branches grises dénudées vers le ciel obscurci par la fumée du bush jaune.— (Alexandra Fuller, À l’ombre du baobab, traduit de l’anglais par Anne Rabinovitch, Jean-Claude Lattès, 2020, page 106)
Un jour qu’il pleuvait sur le veld – une pluie fine et glacée qui vous pénétrait jusqu’aux os –, Ouma Nandi avait fait un étrange récit aux garçons, où il était question de farouches guerriers, du grand roi Chaka, celui dont la simple évocation faisait encore trembler les tribus d’un bord à l’autre du continent, et d’un fameux dieu de la guerre. Elle leur avait raconté les légendes du peuple du Ciel – les Zoulous –, atterri depuis les ténèbres de l’espace, et leurs rites étranges.— (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
Par accord tacite, il ne se rend pas, pour l'instant, à la ferme de sa fille. Cependant, une fois par semaine, il prend la route de Kenton, laisse la camionnette à l'embranchement et continue à pied, sans suivre la piste, mais à travers le veld.— (J. M. Coetzee, Disgrâce, 1999, Editions du Seuil, 2001, traduction de Catherine Lauga du Plessis, p. 269)
↑Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]