tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse
Apparence
(Redirigé depuis tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse)
Étymologie
[modifier le wikicode]- → voir tant, aller, la, cruche, à, l’, eau, qu’à, fin, elle et se casser. On trouve des traces de ce proverbe dans Le Roman de Renart sous la forme tant va pot à l’eve que brise. Au XIIIe siècle, Gautier de Coincy l’utilise dans l’un de ses textes mais n’en est probablement pas l’auteur.
Locution-phrase
[modifier le wikicode]tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse \tɑ̃ va la kʁy.ʃ‿a l‿o k‿a la fɛ̃ ɛl sə kas\
- À force de s’obstiner dans les mêmes erreurs, on en subit les conséquences.
Tant va la cruche à l'eau qu’à la fin elle se casse ; tant l’escamoteur renouvelle son tour, qu’à la fin on découvre les ficelles.
— (Pierre Joigneaux, Dernières lettres d'un paysan aux cultivateurs, 1849, p. 38)Un vieux proverbe dit que « tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse » : si nous voulons encore recommencer nos essais de république, nous nous perdrons si bien qu’il n’y aura plus moyen de nous relever.
— (Louis-Gaston de Ségur, Prêtres et Nobles, Haton, 1871, p. 38)Non ! j’ai plus le courage que j’avais. Je suis fini. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse.
— (Anatole France, Crainquebille dans Opinions sociales, G. Bellais, 1902)Tant va la cruche à l’eau qu'à la fin elle se casse. À force d’éprouver leurs femmes, les maris les plus malins finissent par se trouver cocus.
— (Henri Maret, Pensées et opinions, E. Flammarion, 1903, p. 96)
Variantes orthographiques
[modifier le wikicode]Variantes
[modifier le wikicode]Note : Les variantes et les détournements de ce dicton sont extrêmement nombreux : tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se pourfend, tant va la cruche à l’eau qu'à la fin elle y demeure, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle s’emplit, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se case (Gotlib), etc.
Traductions
[modifier le wikicode]- Allemand : der Krug geht so lange zum Brunnen, bis er bricht (de) (La cruche va au puits jusqu’à ce qu’elle se brise.)
- Anglais : the pitcher goes so often to the well that it is broken at last (en), the pitcher has gone to the well once too often (en)
- Arabe : من حام حول الحمى يوشك أن يقع فيه (ar)
- Breton : dre forzh mont d'ar stivell e teu da derriñ ar bezel (br), dre ma'z a ar sailh er puñs e torr ar chadenn a-benn ar fin (br)
- Croate : koliko često ćup na vodu da na kraju pukne (hr)
- Espagnol : tanto va el cántaro al agua, que por fin se rompe (es) ; tanto va el cántaro al agua, hasta que un día se rompe (es) ; tanto va el cántaro a la fuente que al final se rompe (es) ; tanto va el cántaro a la fuente que al fin se rompe (es) ; tanto va el cántaro a la fuente hasta que se rompe (es)
- Espéranto : longe ĉerpas la kruĉo, ĝis ĝi fine rompiĝas (eo) (La cruche puise longtemps, jusqu'à ce qu'elle se casse finalement.)
- Hongrois : addig jár a korsó a kútra, míg el nem törik (hu)
- Néerlandais : de kruik gaat zo lang te water tot zij breekt (nl)
- Polonais : dopóty dzban wodę nosi, dopóki mu się ucho nie urwie (pl)
- Portugais : o pote tanto vai à bica que um dia fica (pt), a raposa tanto vai ao ninho que um dia deixa o focinho (pt), tantas vezes vai o cântaro à fonte que um dia lá deixa a asa (pt)
- Roumain : ulciorul nu merge de multe ori la apa (ro)
- Tchèque : tak dlouho se chodí se džbánem pro vodu, až se ucho utrhne (cs)
- Turc: su testisi su yolunda kırılır (tr) (la cruche à eau se casse sur le chemin de l’eau)
- Vietnamien : đi đêm có ngày gặp ma (vi)
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Saint-Maurice-de-Beynost) : écouter « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse [Prononciation ?] »
- (Région à préciser) : écouter « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse [Prononciation ?] »
Références
[modifier le wikicode]- guichetdusavoir.org, d’après le Dictionnaire des expressions et locutions d’Alain Rey et Sophie Chantreau