souricière
Apparence
:
Étymologie
[modifier le wikicode]Nom commun
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel |
---|---|
souricière | souricières |
\su.ʁi.sjɛʁ\ |
souricière \su.ʁi.sjɛʁ\ féminin
- Piège pour prendre des souris. La souricière prend généralement la forme d'une pince qui se rabat sur la souris pour la tuer ou d'une cage dans laquelle la souris peut entrer, mais pas sortir.
En quoi prend-on les rats, souris et mulots ? En ratières, mulottières, souricières. Qui est le mulot ?
— (Charles De Coster, La Légende d’Ulenspiegel, 1867)Il faudrait représenter Rabourdin habillé en boucher, mais bien ressemblant, chercher des analogies entre un bureau et une cuisine, lui mettre à la main un tranche-lard, peindre les principaux employés des ministères en volailles, les encager dans une immense souricière sur laquelle on écrirait : Exécutions administratives, et il serait censé leur couper le cou un à un.
— (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
- (Sens figuré) (Familier) Piège que l’on tend à ses adversaires, à ses ennemis, dans un endroit où on les attire, où l’on pense qu’ils ne peuvent manquer de venir se faire prendre.
le lard grillé des Annonces et des Prospectus, au moyen desquels se prend, dans la souricière de l’entreprise, ce rat départemental, vulgairement appelé tantôt l’abonné, tantôt l’actionnaire, tantôt membre correspondant, quelquefois souscripteur ou protecteur, mais partout un niais.
— (Honoré de Balzac, L’Illustre Gaudissart, 1832)Lorsque la troupe des pastoureaux entra dans Orléans, le jour de saint Barnabas, l’évêque de cette ville interdit à tous ses clercs d’assister à ses prédications ; car, disait-il, ce sont les souricières du diable.
— (Jean-Charles-Léonard Simonde Sismondi, Histoire des Français, tome 5, 1836, page 194)Quand, dans une maison, quelle qu’elle soit, on a arrêté un individu soupçonné d’un crime quelconque, on tient secrète l’arrestation ; on place quatre ou cinq hommes en embuscade dans la première pièce ; on ouvre à tous ceux qui frappent, on la referme sur eux et on les arrête ; de cette façon, au bout de deux ou trois jours on tient à peu près tous les familiers de l’établissement.
— (Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, 1844, réédition Les Classiques de Poche, page 189)
— Voilà ce que c’est qu’une souricière.Comme Guillaume s’en était douté, celui-ci, dînant chez la princesse de Harth et apprenant l’attentat, s’était bien gardé de rentrer coucher dans son petit logement de la rue des Martyrs, où la police pouvait avoir l’idée d’établir une souricière.
— (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)À Rome, un diplomate anglais auquel un de ses collègues disait : « En somme, vous avez attiré l’Italie dans une souricière » répondait: « Non. Mais nous avons baissé la trappe. »
— (Victor Margueritte, Avortement de la S.D.N., 1936)- — Mais j’ignorais que ce fût vous, monsieur Paul, qui avez arrêté Milo.
— Dans le passage ! […] Il sert de souricière, ajouta Trique. Comme l’endroit est mal tenu, mal fréquenté, personne ne se méfie. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927) La veille de ce mercredi 12 juin, mon ami Maurice Andin, […], avait été arrêté à son domicile et la police y avait laissé un inspecteur. C’est lui qui m’ouvrit la porte lorsque je tombai dans la souricière.
— (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Lieu de passage dont la configuration évoque une souricière, c'est-à-dire une sorte de tunnel.
Il ne savait pas s’il irait à droite, à gauche, ou pousserait jusqu’aux Tuileries et entrerait dans la souricière du Louvre.
— (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 238)
Dérivés
[modifier le wikicode]- se jeter dans la souricière (se mettre inconsidérément dans un embarras dont on ne peut sortir)
- tomber dans la souricière (tomber par imprudence dans le piège qui vous est tendu)
Vocabulaire apparenté par le sens
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]Piège à souris (1)
- Alémanique alsacien : Müsfàll (*) féminin, Müsfàlla (*) féminin
- Allemand : Mausefalle (de)
- Anglais : mousetrap (en)
- Croate : mišolovka (hr)
- Espagnol : ratonera (es) féminin
- Espéranto : muskaptilo (eo)
- Gallo-italique de Sicile : zzupan (*)
- Grec : ποντικοπαγίδα (el) pontikopagída
- Grec ancien : μυάγρα (*) muágra
- Italien : trappola per topi (it) féminin
- Japonais : ねずみ捕り (ja) nezumi-tori
- Latin : captentula (la), muscipula (la)
- Néerlandais : muizenval (nl)
- Russe : мышеловка (ru) myšelóvka
- Serbo-croate : мишоловка (sh) ; mišolovka (sh)
- Shingazidja : mgala (*)
- Tchèque : past (cs) na myši
Forme d’adjectif
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | souricier \su.ʁi.sje\ |
souriciers \su.ʁi.sje\ |
Féminin | souricière \su.ʁi.sjɛʁ\ |
souricières \su.ʁi.sjɛʁ\ |
souricière \su.ʁi.sjɛʁ\
- Féminin singulier de souricier.
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Brétigny-sur-Orge) : écouter « souricière [Prononciation ?] »
Anagrammes
[modifier le wikicode]→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
[modifier le wikicode]- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (souricière), mais l’article a pu être modifié depuis.