siguine
Étymologie
[modifier le wikicode](1846)[1] Origine incertaine. L’espèce Dieffenbachia seguine est initialement décrite par Jacquin en 1760 sous le nom d’Arum seguine, toutefois sans explication quant à ce choix de nom binomial[2]. Elle est mentionnée sous les noms vernaculaires de séguine par Lamarck en 1789[3], et arum de Séguin en 1842[4], qui laisseraient à penser à une référence au patronyme Séguin.
D’autres explications considèrent tantôt une origine caraïbe non-identifiée[5], tantôt le fait que l’épithète spécifique seguine choisi par Jacquin proviendrait du moyen français seguë (« ciguë »), au prétexte que le jus extrait du rhizome de la plante contiendrait les mêmes alcaloïdes vénéneux[6].
On retrouve en créole guadeloupéen les deux formes segin et sigin, désignant de manière extensive plusieurs autres espèces d’aracées. Comparer le glissement vocalique avec l’occurrence successive de béguine[7] et biguine[8].
Nom commun
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel |
---|---|
siguine | siguines |
\si.gin\ |
siguine \si.gin\ féminin
- (Botanique) Nom vernaculaire de plusieurs espèces de la famille des Aracées (Araceae).
Le calalou est une espèce de soupe qui se fait avec des crabes, des gombeaux, des feuilles de siguine ou calalou et un morceau de lard ou de jambon
— (François-Achille Marbot, Les bambous : fables de La Fontaine, travesties en patois créole par un vieux commandeur, E. Ruelle & C. Arnaud, Fort-Royal (Martinique), 1846, page 129)... Que ta mère était belle, était pâle
— (Saint-John Perse, Éloges, Pour fêter une enfance, IV, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1972, ISBN 2-07-010736-1, page 26)
lorsque si grande et lâche, à se pencher,
elle assurait ton lourd chapeau de paille ou de soleil, coiffé d’une double feuille de siguine,
et que, perçant un rêve aux ombres dévoué, l’éclat des mousselines
inondait ton sommeil !
.
Dérivés
[modifier le wikicode]Références
[modifier le wikicode]- ↑ François-Achille Marbot, Les bambous : fables de La Fontaine, travesties en patois créole par un vieux commandeur, E. Ruelle & C. Arnaud, Fort-Royal (Martinique), 1846, page 129
- ↑ Nikolaus Joseph von Jacquin, Nicolai Josephi Jacquin Selectarum stirpium Americanarum historia, in qua ad Linnæanum systema determinatæ descriptæque sistuntur plantæ illæ, quas in insulis Martinica, Jamaica, Domingo, aliisque, et in vicinæ continentis parte, observavit rariores; adjectis iconibus in solo natali delineatis, Ex officina Krausiana, Vienne, 1783, page 239
- ↑ Jean Baptiste Pierre Antoine de Monet de Lamarck, Encyclopédie méthodique: botanique, tome troisième, Panckoucke, Paris, 1789, page 14
- ↑ Pierre Bernard, Emmanuel Le Maout, Le jardin des plantes: Description complète, historique et pittoresque du Muséum d'histoire naturelle, de la ménagerie, des serres, des galeries de minéralogie et d'anatomie, et de la vallée suisse. (Moeurs et instincts des animaux, botanique, anatomie comparée. Minéralogie, géologie, zoologie), L. Curmer, Paris, 1842, page 244
- ↑ Teodor-Florin Zanoaga, Contribution à la description des particularités lexicales du français régional des Antilles. Étude d’un corpus de littérature contemporaine : les romans LʼHomme-au-Bâton (1992) et L’Envers du décor (2006) de l’auteur antillais Ernest Pépin, Université Paris Sorbonne, Paris, 2012, page 477
- ↑ Helmut Genaust, Etymologisches Wörterbuch der botanischen Pflanzennamen, Springer, Bâle, 2013, page 336, ISBN 978-3-0348-5102-2
- ↑ Monchoisy, Les Antilles françaises en 1893 in : La Revue des Deux Mondes, tome 119, Paris, 1893, page 447
- ↑ Cembert, Mamzelle Mimi in : Le Colonial, Pointe-à-Pitre, 26 février 1913, page 2