ressaut

Français

Étymologie

(XVII^e siècle) De l'italien risalto dérivé de risaltare → voir saut et sauter.

Nom commun

Singulier	Pluriel
ressaut	ressauts
\ʁə.so\

ressaut \ʁə.so\ masculin

(Architecture) Saillie, encorbellement.
- L’entablement de cet édifice a des ressauts au-dessus de chaque colonne.
- Entablement à ressauts.
- Les pilastres de cette façade forment autant de ressauts.
- Les pentes comportant des ressauts successifs, dites "pas d’âne", sont interdites. — (Arrêté du 27 juin 1994 relatif aux dispositions destinées à rendre accessibles les lieux de travail aux personnes handicapées (nouvelles constructions et aménagements). Consulté sur legifrance.fr le 18 octobre 2012)
(Sens figuré) Saillie.
- Les yeux gris s’enfonçaient davantage sous le ressaut du front bombé, l’arête du nez paraissait plus droite encore et plus ferme. Je n’avais jamais remarqué ainsi la saillie, apparente cependant, des pommettes. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 39)
- Le même à la tribune, les mêmes déhanchements du corps, les mêmes abandons de geste, la même parole, moins lâchée il va de soi, mais les mêmes ressauts dans le discours que dans la conversation. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Une clarté assez vive s’attardait sur le ressaut de colline qui crevait le manteau de brumes. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
- Nous descendîmes dans des ressauts où les accumulations de neige, couvrant les marches de gros édredons blancs, s’effondraient à notre passage. — (Sylvain Tesson, Blanc, Gallimard, 2022, page 127)
(Littéraire) Cahot, soubresaut.
- Me voici sur la plate-forme devant la passerelle, qui tremblote aux ressauts du train. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VII, J. Hetzel et C^ie, Paris, 1892)
(Argot) Colère.
- On racontait qu’en 1877, alors qu’il souffrait d’une bronchite qui avait failli l’emporter, on était venu lui annoncer les résultats d’une élection favorable aux républicains ; il s’était soulevé sur sa couche d’un brusque ressaut, et, dans un murmure haletant, il avait exhalé la haine profonde de son cœur :
  ― Les brigands !… Il n’y a donc plus de place… à… Cayenne !… — (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page)