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reprendre du poil de la bête

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(XVIIe siècle)[1] → voir reprendre, poil et bête ; présent dès le XVIe siècle sous la forme prendre du poil de la bête[1].
Plusieurs hypothèses explicatives ont été émises. Selon Alain Rey, la plus convaincante est l'ancienne croyance populaire déjà citée au Ier siècle après J.C. par Pline l'Ancien : appliquer sur une plaie le poil d’une bête qui a mordu permettrait de la guérir. Cette idée se retrouve aujourd'hui dans les expressions italienne del can che morde el pelo sane (« du chien qui mord, le poil guérit ») et anglaise to take a hair of the same dog that bit you (« prendre un poil du chien qui vous a mordu »). Le sens d'origine en français aurait alors glissé de guérir un mal vers (re)prendre des forces[1].

Locution verbale

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reprendre du poil de la bête \ʁə.pʁɑ̃.dʁə dy pwal də la bɛt\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de reprendre)

  1. Reprendre des forces, du courage.
    • Après une période de découragement, il a repris du poil de la bête.
    • J’avais vécu, pendant dix ans, tel que l’ivrogne qui a peur de l’affaissement, au lendemain de l’ivresse, et qui reprend du poil de la bête, saute sur le vin blanc dès son lever, et garde toujours une bouteille à portée de sa main qui tremble. Je me soûlais avec ma salive. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
    • Alfred avait le canotier sur l’oreille. Loin de sa femme, ce petit quadragénaire gras reprenait du poil de la bête. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 120)
    • Ce fut un paquet sans forme que nous ramenâmes tout le long du glacier jusqu’à la moraine, où on le déficela. Il parut à ce moment reprendre un peu de poil de la bête et balbutia « … qu’il se souviendrait de la manière odieuse dont il avait été traité… ». — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, pages 212-213)
    • Madame Rosa reprenait si vite du poil de la bête qu'elle a pu se lever et même marcher toute seule, c'était la récession et l'espoir. — (Émile Ajar, La vie devant soi, Mercure de France, 1975)

Prononciation

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Références

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  1. a b et c Alain ReyDictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022)