prendre sur soi
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]Locution verbale
[modifier le wikicode]prendre sur soi \pʁɑ̃.dʁə syʁ swa\ transitif ou intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)
- Répondre de quelque chose, s’en charger ; faire quelque chose de son chef, sans y être autorisé.
Cela passe un peu mes pouvoirs, mais je le prends sur moi.
Ne vous inquiétez pas, je prends cela sur moi, je prends tout sur moi.
— C’est tout de suite que je dois le voir.
— (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
— Je ne peux pas prendre cela sur moi ; je vais aller prévenir M. Poultier.Vous ne vivez même pas votre propre mensonge. D’ailleurs, vous ne vivez pas davantage le mensonge de quelqu’un d’autre. Votre situation rappelle un peu ce qui se passe quand un chef de service se balade dans les bureaux avec la braguette ouverte : tout le monde s’en rend compte, mais il n’y en a pas un qui va prendre sur lui de l’avertir.
— (David Graeber, traduit par Élise Roy, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2018, ISBN 979-10-209-0633-5)Il se demande si Zoé prendra sur elle de mentionner aussi Rémo. Mais non : elle s’abstient, comme il s’y attendait.
— (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 175)
- (Par extension) Accepter la responsabilité d’une faute, d’une erreur.
Je prends sur moi la faute.
- (Sens figuré) Accepter de supporter (ce qui nous était extérieur).
- – Troisièmement, je ne peux pas les voir en peinture !
– Tu es un sensitif, dit Paulais, prends sur toi, et vis comme tout le monde… en attendant. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, pages 173-174) Agnès : « Seigneur, si tu guéris mon enfant, je veux bien prendre sur moi sa maladie. » L'enfant guérit. Agnès vit maladie sur maladie, dans l'inconscience du choix qu'elle a posé et qui s'impose à elle, auquel elle obéit.
— (Simone Pacot, L'évangélisation des profondeurs (1997), Points, 2015, page 132)
- – Troisièmement, je ne peux pas les voir en peinture !
- (Intransitif) Se retenir, se faire violence, se contraindre.
J’ai pris sur moi pour ne pas lui répondre.
Cet homme était d’un caractère emporté, il a compris la nécessité de prendre sur lui.
Parler avec quelqu’un était un supplice pour lui, à peine pouvait-il prendre assez sur soi pour parler une heure de suite avec sa mère.
— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)Je couchais dans la même chambre que Poupette et Jeanne ; on ne sortait qu’en groupe ; toute la journée, il me fallait prendre sur moi et, sans répit, des voix entraient dans mes oreilles.
— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 288)Comme disait ma mère : « Prends sur toi… »
— (Richard Martineau, L'année des braillards, Le journal de Québec, 23 décembre 2020)
Dérivés
[modifier le wikicode]- prendre trop sur soi (se surcharger, vouloir faire plus qu’on ne peut)
Notes
[modifier le wikicode]- Ne pas confondre avec prendre pour soi.
Traductions
[modifier le wikicode]- Allemand : auf seine Kappe nehmen (de), sich zusammenreißen (de), sich am Riemen reißen (de)
- Finnois : ottaa kannettavakseen (fi)
- Italien : assumersi la responsabilità di (it), dominarsi (it)
- Occitan : prene sus se (oc)
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Lyon) : écouter « prendre sur soi [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « prendre sur soi [Prononciation ?] »