Aller au contenu

obscenus

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Étymologie obscure[1] ;
  1. Dérivé de caenum, avec le préfixe ob-, obs- et le suffixe -us[2][3].
  2. Selon Meillet[4], « l’étymologie du mot est inconnue […]. Peut-être emprunté : la variation obscēnus, obscaenus rappelle celle de scēna, scaena qui semble supposer un intermédiaire étrusque entre le modèle grec et l’emprunt latin. Le rapport avec caenum ne se laisse pas justifier. De *ob-scae-nus « qui vient à gauche » ». Analyse qu’approuve Michiel de Vaan (Etymological Dictionary of Latin and the other Italic Languages, p. 434) : « ce serait sémantiquement parfait, et, formellement, rendrait une forme proto-italique *skaino très proche du slavon стѣнь, stěnĭ (« ombre ») ».
Cas Singulier Pluriel
Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin Neutre
Nominatif obscenus obscenă obscenum obscenī obscenae obscenă
Vocatif obscene obscenă obscenum obscenī obscenae obscenă
Accusatif obscenum obscenăm obscenum obscenōs obscenās obscenă
Génitif obscenī obscenae obscenī obscenōrŭm obscenārŭm obscenōrŭm
Datif obscenō obscenae obscenō obscenīs obscenīs obscenīs
Ablatif obscenō obscenā obscenō obscenīs obscenīs obscenīs

obscēnus \Prononciation ?\ (comparatif : obscenior, superlatif : obscenissimus)

  1. Obscène, dégoûtant, sale, ordurier, affreux, indécent, impur.
    • Mutat et upupa, ut tradit Aeschylus poeta, obscena alias pastu avis, crista visenda plicatili, contrahens eam subrigensque per longitudinem capitis. — (Pline, Naturalis Historia, 10)
      La huppe, d'après le poète Eschyle, change aussi de forme ; oiseau qui se nourrit des aliments les plus sales, et qui se fait remarquer par une aigrette mobile qu'il peut resserrer et déployer le long de sa tête.
    • Duplex omnino est iocandi genus, unum illiberale, petulans, flagitiosum, obscenum, alterum elegans, urbanum, ingeniosum, facetum, quo genere non modo Plautus noster et Atticorum antiqua comoedia, sed etiam philosophorum Socraticorum libri referti sunt, multaque multorum facete dicta, ut ea, quae a sene Catone collecta sunt, quae vocantur apophthegmata. — (Cicéron, De officiis)
      Il y a deux sortes de plaisanterie bien distinctes : l'une grossière, effrontée, cynique, obscène; l'autre élégante, délicate, fine, piquante. Plaute et les anciennes comédies attiques nous donnent des modèles de cette dernière; on la trouve à profusion dans les livres des philosophes socratiques; on en cite une foule d'exemples, que les Grecs nomment apophtegmes : nous en avons même un recueil composé par Caton.
    • Allecto toruam faciem et furialia membrax
      exuit, in uultus sese transformat anilis
      et frontem obscenam rugis arat, induit albos
      cum uitta crinis, tum ramum innectit oliuae
      — (Virgile, Aeneis)
      Alors Allecto dépouille son horrible figure et son corps de Furie : elle prend le visage d’une vieille femme ; son front hideux se sillonne de rides ; elle couvre sa tête de cheveux blancs que retient une bandelette sacrée, et qu’elle ceint d’une branche d’olivier. — (traduction)
  2. De mauvais augure, sinistre, funeste.

Références

[modifier le wikicode]
  1. Michel Bréal et Anatole Bailly, Dictionnaire étymologique latin, Hachette, Paris, 1885 → consulter cet ouvrage
  2. « obscenus », dans Charlton T. Lewis et Charles Short, A Latin Dictionary, Clarendon Press, Oxford, 1879 → consulter cet ouvrage
  3. Julius PokornyIndogermanisches etymologisches Wörterbuch, 1959 → consulter cet ouvrage
  4. Antoine Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine, p. 456, 1932