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mener par l’oreille

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Au sens propre, cela correspond à tirer l’oreille pour maitriser un individu.

Locution verbale

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L’historien ne pourra que le mener à la postérité par l’oreille.

mener par l’oreille \mə.ne paʁ l‿ɔ.ʁɛj\ transitif (se conjugue → voir la conjugaison de mener)

  1. (Vieilli) (Sens figuré) Conduire ou diriger quelqu'un par la contrainte.
    • L’historien ne pourra que le mener à la postérité par l’oreille. L’homme une fois déshabillé du succès, le piédestal ôté, […], le pauvre petit squelette mis à nu et grelottant, peut-on s’imaginer rien de plus chétif et de plus piteux ? — (Victor Hugo, Napoléon le Petit, 1852, conclusion, part. 1, §. 1)
    • On les traitait de bougnoules et on les menait par l'oreille et ils ne disaient rien. C'était de l'esclavage. — (Ahmed Rouadjia, Les enfants illégitimes de la République, Éditions Maisonneuve & Larose, 2004, p. 246)
    • Chassez ces suborneurs qui vous prêchent merveille,
      Et dans d'affreux périls vous mènent par l’oreille.
      — (De Weyer de Streel (alias Charles Ernest Emmanuel Duvivier de Streel), La Cinéide, ou la Vache reconquise, chant treizième, Bruxelles : chez H. de Goemaere, 1854, p. 158)
    • Les mers s'ouvroient aux entreprises des grecs, de-là les guerres & les conquêtes ; & comme la justice est de Dieu & l'injustice de l'homme , & que toute assemblée d'hommes est plus facile à mener par l'oreille que par le sentiment intérieur, qu'elle résiste moins à l'injustice, celle-ci une fois écoutée & autorisée eut des effets plus certains […]. — (M. Grivel, « Contrepoids », dans l’Encyclopédie méthodique, vol. 1, part. 2 : Économie politique et diplomatique, Paris : chez Panckoucke & Liège : chez Plomteux, 1784, p. 649)
    • Ce temps pendant vn pauure peuple guidé d'vn bon zele , iette l'œil sur eux , & se laisse mener par l'oreille auec vne simplicité qu'il tourne puis apres en fureur selon les occasions. — (Les Recherches de la France d'Estienne Pasquier, livre 6, chap. 38, Paris : chez Charles de Sercy, 1665, p. 559)