jetonnier
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- (XVIIe siècle) Mot composé de jeton et -ier. Mot créé par Pierre Corneille selon Antoine Furetière dans son Factum contre quelques uns de l'Académie. Il désigne péjorativement les membres de l'Académie française qui se rendaient à la Commission du dictionnaire (chargée de l'écriture de la première édition du Dictionnaire de l'Académie française), non pour travailler, mais dans le seul but de recevoir les jetons donnés à partir de 1673 à chaque participants pour attester de sa présence[1].
Nom commun
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel |
---|---|
jetonnier | jetonniers |
\ʒə.tɔ.nje\ |
jetonnier \ʒə.tɔ.nje\ masculin
- Celui qui reçoit des jetons de présence, c’est-à-dire un revenu de présence.
Il faut donc considérer l’Académie dans ses deux parties fort différentes, l’une qui est composée de personnes illustres par leur naissance, leur dignité et leur littérature ; ce sont des Académiciens honoraires qui n’ont point de part au Dictionnaire, l’autre ne consiste qu’en des Académiciens jetonniers (c’est ainsi que les a baptisés le grand Corneille) qui sont assidus pour y gagner des jetons, plutôt que pour rendre service au Public.
— (Antoine Furetière, Factum contre quelques uns de l'Académie)Un théâtre s'élevait, une académie se formait, non pas telle que celle des jetonniers français : Ces gens doctement ridicules, Parlant de rien, nourris de vent, Et qui pèsent si gravement Des mots, des points et des virgules.
— (Voltaire, Lettre au prince roy. de Prusse, avril 1740)
Traductions
[modifier le wikicode]Références
[modifier le wikicode]- « jetonnier », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ La première édition du Dictionnaire de l'Académie française, préf. de Alain Rey, Hermann, Paris, 2017, ISBN 978-2-7056-9366-4, page 203