(1900) De l’anglais hooligan. Étymologie controversée :
Clarence Rook (Hooligan Nights, 1899) en fait remonter l’origine à un certain Patrick Hooligan, petit criminel du Borough de Londres, condamné à la prison à vie pour le meurtre d’un policier ;
Earnest Weekley (Romance of Words, 1912) à la famille irlandaise des Houlihan du Southwark de Londres, hypothèse que le wiktionnaire anglophone mentionne comme presque certaine ;
D’autres hypothèses sont également évoquées, dont une altération de Hooley gang (« La bande à Hooley »).
Utilisé en France dès 1900 au sens premier de voyou, apache, ce mot se serait répandu en France vers 1925 sous la forme de houligan, par l’intermédiaire du russe хулиган, huligan désignant en Union Soviétique les asociaux, opposants au régime et autres perturbateurs de l’ordre public. La seconde moitié du XXe siècle voit son emploi fixé dans le sens de « supporter de football ultra-violent ».
Plusieurs lecteurs de l’Aurore me demandent ce que signifie le mot Hooligan appliqué il y a quelques jours par notre ami F. de Pressensé aux bandes nationalo-antisémites. Les « hooligans », dit le Daily Graphic, sont « ces jeunes voyous que rien n’arrête et qui sont encore dans plusieurs districts la terreur des citoyens paisibles ». Voilà nos lecteurs renseignés.— (Georges Clemenceau, L’Aurore, 1900)
À Liverpool, des troubles sérieux on éclaté auxquels ont pris part ensemble les grévistes et les « hooligans » les apaches britanniques. — (Le Gaulois, 1911)
Tout d’abord, les Hooligans se bornaient à se battre entre eux : les « Sauvages » marchaient contre les « Pirates », armés de bâtons, de barres de fer, de frondes, de ceintures en cuir garnies de lourdes boucles […] Ce nom viendrait, dit-on, d'un certain Pat Hooligan, d’origine irlandaise sans doute, qui aurait vécu du côté de Bermondsey— (Désiré Pasquet, Londres et les ouvriers de Londres , 1914)
« Vous ne connaissez pas cette femme. Une hooligan au coin de Whitechapel-road m’inquiéterait moins que Mme Mouravieff derrière un guéridon Empire. »— (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 73)
D'autres phénomènes d’aberration psychologique collective, dont la source sociale subit l'altération de déviations idéologiques et de diverses formes d'amoralisme néo-léninistes, sont parallèles à cette psychose de guerre civile des cadres du Parti et forcent l'attention des sphères dirigeantes : la presse soviétique a reçu l’ordre de faire campagne contre l’antisémitisme et le khouliganstvo (mot difficilement traduisible, venant de l'anglais hooligan (apache), signifiant à peu près apachisme, voyoucratie, exploits ou exactions de vauriens).— (La Révolution prolétarienne : revue mensuelle syndicaliste communiste, 1926)
Une fois terminée et à condition d'être débarrassée des « hooligans » qui envahissent les baignades des environs, la «Ville Verte» est censée offrir aux travailleurs moscovites des équipements culturels et sportifs, qu'ils pourraient utiliser par roulement un jour par semaine ou un jour sur cinq ou encore pour des congés plus durable— (Jean-Louis Cohen, Le Corbusier et la mystique de l'URSS: théories et projets pour Moscou, 1928-1936, 1987)
Le commissaire Niémans est dans le collimateur. Il a tabassé la nuit dernière un hooligan anglais, à la sortie d’un match au parc des Princes.— (Jean-Christophe Grangé, Les Rivières pourpres, 2012)