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gentlemufle

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(1908) formé sur le modèle de gentleman, composé de gentle et de mufle.
Néologisme de Maurice Donnay qu'il emploie dans sa pièce « La Patronne ».
Singulier Pluriel
gentlemufle gentlemufles
\ʒɑ̃.tlə.myfl\
ou \dʒɑ̃.tlə.myfl\
ou \dʒɛn.tlə.myfl\

gentlemufle \ʒɑ̃.tlə.myfl\ ou \dʒɑ̃.tlə.myfl\ ou \dʒɛn.tlə.myfl\ masculin

  1. (Rare) (Péjoratif) Mufle dissimulé en gentleman.
    • ― Nelly : Quant à Jacques Latrille, c’est un de ces jeunes gens qui, sous des dehors très corrects, avec une instruction étonnante, et même de l'esprit, sont capables de toutes les infamies … Je leur ai trouvé un nom à ces jeunes gens-là : je les appelle des gentlemufles. — (Maurice Donnay, La Patronne, Acte I, Scène II, 1908 → lire en ligne)
    • Le gentlemufle est un petit monsieur très content de lui, soigneux et soigné de sa personne jusqu’à la manie … Il parle aux femmes le chapeau sur la tête, sans doute pour qu’elles puissent se mirer dans ses reflets éblouissants; ses cravates sont voyantes et molles, ses bijoux sobres et de grand prix, ses ongles taillés par la manucure, ses pieds miraculeusement chaussés ; il porte des caleçons de soie tendre et du linge d’une blancheur invraisemblable. Son âme seule est malpropre. (…) Le gentlemufle parle souvent d’amour, encore qu’il n’y comprenne goutte. A l’entendre, ses bonnes fortunes sont plus nombreuses que les étoiles du ciel … Il vient, il voit, elle est vaincue ! … Pauvre petite, murmure-t-il avec fatuité, elle m’adore ! — (Yvonne Sarcey, Les Annales politiques et littéraires, Volume 51, p. 497, 1908)
    • ― Faites donc comme vos amies, lui répète sa mère, amusez-vous dans les réunions, flirtez, je vous le permets.
      ― Hélas ! les gentle-mufle qui pratiquent ce sport ne me recherchent pas.
      — (Marguerite Grépon, Le courage d'être vraie, Paris, Grasset, 1914, page 14)
    • Je comprends que le timide-né, le timide de la sensibilité, ne soit pas cuirassé pour cette bagarre. Il se retire plutôt, rentre en lui-même, se confond et se recroqueville. Il dit: « Pardon, monsieur », à l’homme qui lui marche sur les talons; ses yeux baissés expriment: « Excusez-moi ! » au concurrent sans vergogne qui lui siffle une bonne affaire; la rougeur de son front demande grâce au gentlemufle de ce qu’il ne fait comme lui des bêtises. — (Louis Lalande, Silhouettes paroissiales, Imprimerie du Messager, Montréal, p. 210 , 1920 → lire en ligne)