gabegie
Apparence
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Étymologie
[modifier le wikicode]- (1790) Probablement dérivé du même radical que gaber venant de l’ancien français lui-même issu du vieux norrois gabb (« railler »)[1], et dont on note le dérivé ancien français gaberie (« plaisanterie, raillerie »)[2], mais dont la finale semble issue d’une construction analogue à celle de tabagie[3]. Alain Rey note qu’il se rapproche fortement du normand gabiller (« gaspiller »)[4].
Nom commun
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel |
---|---|
gabegie | gabegies |
\gab.ʒi\ |
gabegie \ɡab.ʒi\ féminin
- (Familier) (Vieilli) Fraude.
Les moins scrupuleux, les moins obtus, jetaient toute vergogne à bas ; ils trempaient dans des gabegies, vannaient la bourbe des affaires, comparaissaient ainsi que de vulgaires filous, en cour d’assises, et ils servaient à rehausser un peu la justice humaine qui, ne pouvant se dispenser toujours d’être partiale, finissait par les nommer bibliothécaires dans les maisons de force.
— (Joris-Karl Huysmans, À rebours, 1884, chapitre XVI)
- (Familier) Désordre dans une administration, dans une entreprise, un pays, qui a pour cause des dépenses exagérées, et pour conséquences des pertes d’argent. L'expression gabegie financière est donc un pléonasme.
A l’appui de sa thèse, il vient de publier un épais rapport d’experts démontrant la gabegie financière que constituera la poursuite d’un tel chantier.
— (Philippe Escande, Ligne Lyon-Turin : « La politique des grandes infrastructures n’est plus vraiment de mise en Europe », Le Monde. Mis en ligne le 13 février 2019)— De sorte que nous sommes obligés d’avaler, pendant plusieurs jours, la même viande ou de nous en débarrasser ce que nous faisons, en somme. Dis donc, mais ça finit par coûter cher, ces gabegies-là !
— (Joris-Karl Huysmans, En rade, chapitre 7, 1887)- Votre gabegie personnelle n’a pas besoin de correspondre au niveau de vie du pays que vous dirigez. — (Mikal Hem, Et si je devenais dictateur, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, Gaïa, 2017, page 109)
On est dans une gabegie de l’Etat. Ce dernier est incapable de dire qu’il a un problème avec son train de vie et est incapable de dire qu’il faut qu’il baisse son niveau de dépenses.
— (Khalil Rajehi, Déficit public : «On est dans une gabegie de l’Etat», estime la numéro 2 LR aux élections européennes Céline Imart, CNews, 10 avril 2024)
- (Berry) Ruse, tromperie.
Il y a de la gabegie dans cette affaire-là.
Synonymes
[modifier le wikicode]- gâchis (2)
- gaspillage (2)
- aubours (3)
Antonymes
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode](Familier) Désordre dans une administration, dans une entreprise, qui a pour cause des dépenses exagérées, et pour conséquences des pertes d’argent. (2)
- Anglais : waste (en), mismanagement (en)
- Néerlandais : verkwisting (nl)
- Picard : gàrsoulhåjhe (*) masculin, briscadåjhe (*), gabilhåjhe (*)
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Lyon) : écouter « gabegie [Prononciation ?] »
Références
[modifier le wikicode]- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (gabegie), mais l’article a pu être modifié depuis.
- Dictionnaire Quillet de la langue française, tome 2, Librairie Aristide Quillet, 1975
- « gabegie », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- [1] : Nouveau Petit Robert, 2001
- [2] : Frédéric Godefroy, Lexique de l’ancien français, 1891-1902.
- [3] : Oscar Bloch et Walther von Wartburg, Dictionnaire étymologique de la langue française, collection Quadrige Dicos Poche, Presses Universitaires de France, page 283, 1932 (réédition de octobre 2012).
- [4] : Tristan Savin, Dictionnaire des mots savants employés à tort et à travers, 2014.
- Hippolyte François Jaubert, Glossaire du centre de la France, Napoléon Chaix et Cie et chez les principaux libraires, 1855, page 468.