estacade
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- Attesté au XVIe siècle, ce mot est :
- tous deux rattachés à la racine indo-européenne stig (« piquer »).
Nom commun
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel |
---|---|
estacade | estacades |
\ɛs.ta.kad\ |
estacade \ɛs.ta.kad\ féminin
- (Marine) Sorte de digue faite avec de grands pieux plantés dans une rivière, dans un chenal, pour en fermer l’entrée, ou pour en détourner le cours, ou pour protéger les bateaux contre les débâcles.
Il y avait encore peu de monde sur le Dampfschiff, mais chaque fois que l’on passait devant une petite ville ou un bourg, la Concordia, opérant une évolution sur elle-même, se rapprochant de l’estacade, ou, brassant l’eau à rebours, se laissait rejoindre par des barques chargées de voyageurs et de paquets.
— (Théophile Gautier, Ce qu’on peut voir en six jours, 1858, réédition Nicolas Chadun, page 96)L’estacade, étageant ses madriers, ses contreforts de cathédrale gothique, et le pont de Constantine, léger, se balançant comme une dentelle sous les pieds des passants.
— (Émile Zola, La Curée, 1871)[…] et déjà nous accostions à l’estacade du bois de la Chaise, un bois de pins tristes et d’yeuses superbes, aux troncs tordus, au feuillage presque noir.
— (Octave Mirbeau, Notes de voyage, dans La vache tachetée, 1918)Au haut d’une éminence, Zénon aperçut enfin le village de Heyst, avec son estacade à l’abri de laquelle reposaient quatre ou cinq barques.
— (Marguerite Yourcenar, L’Œuvre au Noir, Gallimard, 1981, page 234)Les flancs chatouillés par un clapotis égrillard, la petite pirogue, le cayuco d'acajou, se dandinait le long d’une fragile estacade à l’extrémité de laquelle s’élevait une sorte de guérite intime.
— (Jacques Perret, Ernest le rebelle)
- (Marine) Barrière flottante formée d'un ensemble de radeaux, de câbles, de dromes ou de chaînes, destinée à bloquer l’entrée d'un port, ou d’une rade.
Or, donc on a béni la mer :
— (Théo Hannon, Eau bénite, « Au clair de la dune », 1909 → lire en ligne)
Oh ! les trois fois heureuses vagues…
On nous purgea le flot amer
À grand renfort d’oraisons vagues.
On a béni sans doute aussi
Du même coup, les estacades.
Voilà, mesdames, Dieu merci !
De quoi refroidir vos cascades…Ulysse est sur l'estacade, Priam!
— (Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu, éditions Livre de poche, 1963, page 120)
- (Architecture) Dispositif destiné à protéger les piles d’un pont des corps flottants.
- (Chemin de fer) Plate-forme à partir de laquelle on chargeait le combustible des locomotives à vapeur.
Traductions
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- France : écouter « estacade [Prononciation ?] »
- Suisse (Lausanne) : écouter « estacade [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « estacade [Prononciation ?] »
- Cesseras (France) : écouter « estacade [Prononciation ?] »
- canton du Valais (Suisse) : écouter « estacade [Prononciation ?] »
- Céret (France) : écouter « estacade [ɛs.ta.kad] »
- Somain (France) : écouter « estacade [Prononciation ?] »
Paronymes
[modifier le wikicode]Voir aussi
[modifier le wikicode]- estacade sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
[modifier le wikicode]- « estacade », dans Dictionnaire de l’Académie française, quatrième édition, 1762 → consulter cet ouvrage
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du dix-neuvième siècle, volume 6 (lettre E), 1870, entrée « estacade », pages 957 et 958. Fac-similés procurés en ligne par Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205359t/f961.image.r=estacade.langFR (page 957) et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205359t/f962.image.r=estacade.langFR (page 958).
- « estacade », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (estacade)