dormir du sommeil du juste

Français

Étymologie

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(Déjà au XVII^e siècle) — […], ô Dieu de verité qui m'auez racheté : ne permettez point que le Prince du monde me captiue derechef sous son joug & m'empesche de dormir du sommeil du juste, tant cette nuit qu'à l'heure de ma mort. — (R. P. Dom Pierre de Saint-Romuald (Pierre Guillebaud), Du Repos de la Nuit, dans Iournal spirituel, contenant les principales choses que les personnes deuotes peuuent pratiquer dans la journée, Paris : chez Claude Herissant, 1667, p. 439)

Locution verbale

dormir du sommeil du juste \dɔʁ.miʁ dy sɔ.mɛj dy ʒyst\ (se conjugue → voir la conjugaison de dormir)

(Sens figuré) Être totalement endormi, nonchalant, apathique ou inerte ; dormir profondément.
- Quel spectacle ! un Roi poursuivi par la haine et la calomnie, tombé du trône dans les fers, mais soutenu par sa conscience, et dormant paisiblement du sommeil du juste ! — (Jean-Baptiste Cléry, Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI, roi de France, Londres : Imprimerie de Baylis, non daté (1798), p. 31)
- Se lever le matin, plein de force et de santé, remplir jusqu'au soir la tâche habituelle, se retirer ensuite sainement fatigué, pour dormir du sommeil du juste, voilà le secret du bonheur! — (Henry Rider Haggard, Jess: Épisode de la guerre du Transvaal, traduit de l'anglais, Paris : Librairie Hachette, 1905, chap. 11)
- Observons au passage qu’ils [les démographes] ont bien tort de se donner tant de peine pour tromper l’opinion. Celle-ci dort, depuis longtemps, du sommeil du juste. Rien ne pourra la réveiller, ni les prévisions les plus épouvantables, ni les déclarations les plus fracassantes, ni les visions d’apocalypse émises ici et là. Rien n’y fait. Rien n’y fera. Le public occidental a mis résolument la clef sous la porte et le signe « ne pas déranger » sur le bouton. — (Yves-Marie Laulan, Les nations suicidaires, 2^e édition, 2003)
- Mathieu Villette dormait du sommeil du juste et même du sommeil de celui qui défend la justice. Il lui arrivait souvent de rêver qu'il écorchait vif quelque délinquant même si, dans la vraie vie, il était frustré de ne pouvoir en faire autant. — (Pierre Béhel, L'invasion des lapins roses déments d'outre-monde, Lille : TheBookEdition, 2012, page 63)