corbillard
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- Au Moyen Âge, Paris dépendait pour son ravitaillement en céréales, vin, bois et matériaux de construction de plusieurs ports dont celui de Corbeil-Essonnes. Le transport s’effectuait dans des bateaux à fond plat nommés de par leur provenance « Corbeillards ». Durant l’épidémie de peste, ces bateaux servirent à évacuer les morts de la capitale et leur nom fut déformé par les Parisiens en « Corbillard », terme repris ensuite par tous les locuteurs du français.
Attestations historiques
[modifier le wikicode]- il s'en alla à saint Denis, & ainsi les Parisiens étaient entre l'enclume, que l'on dit, & le marteau, n'osant sortir : car d'un côté les Anglais leur étaient à la queüe qui couraient à tout propos jusqu'au devant des portes de la ville, & brûlèrent saint Ladre,& saint Cloud, & les fauxbourgs saint Laurens & autres édifices voisins de Paris; & d'autre part étaient les gens du Regent, qui couraient jusques aux portes de saint Antoine & du Temple, tuant plusieurs citoyens, & conduisant les autres prisonniers à saint Maur, & devalisant à tout propos le Corbillard portant vivres en la ville. — (Les grandes annales et histoire générale de France, dès la venue des Francs en Gaule jusques au règne du roy très-chrestien Henry III, François de Belleforest, Paris, 1579)
Nom commun
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel |
---|---|
corbillard | corbillards |
\kɔʁ.bi.jaʁ\ |
corbillard \kɔʁ.bi.jaʁ\ masculin
- (Automobile) (Funéraire) Véhicule dans lequel sont transportés les morts au lieu de leur sépulture.
Lentement, derrière le corbillard des pauvres, qu’avait orgueilleusement revendiqué le poète millionnaire, l’immense défilé se mit en route.
— (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Grasset, 1914, réédition Le Livre de Poche, page 88)Cet avis mortuaire, avec son laconisme, me parut d’une indicible tristesse et m’imposa la vision d’un de ces mornes corbillards qui, parfois, traversent Paris à vive allure sans personne derrière eux.
— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)Mais où sont les funérailles d’antan ?
— (Georges Brassens, Les Funérailles d'antan, 1960)
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards de nos grands-pères
Qui suivaient la route en cahotant.
[...]
Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert
Emportent les trépassés jusqu’au diable vauvert...Le corbillard disparaissait sous les fleurs.
Synonymes
[modifier le wikicode]- fourgon mortuaire
- trottinette à macchabs
- dernier autobus
- roulotte aux refroidis
- omnibus de cronis ou omnibus de crounis
Proverbes et phrases toutes faites
[modifier le wikicode]Vocabulaire apparenté par le sens
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]- Allemand : Leichenwagen (de) masculin
- Anglais : hearse (en)
- Breton : karr-kañv (br)
- Catalan : cotxe de morts (ca), cotxe fúnebre (ca)
- Chinois : 灵车 (zh) (靈車) língchē
- Coréen : 영구차 (ko) (靈柩車) yeonggucha
- Danois : rustvogn (da) commun
- Espagnol : coche fúnebre (es)
- Espéranto : ĉerkoveturilo (eo)
- Finnois : ruumisvaunut (fi) (hippomobile), ruumisauto (fi) (automobile)
- Grec : νεκροφόρα (el) nekrofóra féminin
- Ido : sarkoveturo (io)
- Islandais : líkbíll (is)
- Italien : carro funebre (it), carrozza funeraria (it)
- Japonais : 霊柩車 (ja) reikyūsha
- Néerlandais : lijkwagen (nl)
- Norvégien (bokmål) : likbil (no)
- Norvégien (nynorsk) : likbil (no)
- Okinawaïen : あかっんまー (*)
- Polonais : karawan (pl) masculin
- Portugais : carro fúnebre (pt)
- Suédois : bårbil (sv), likbil (sv)
- Tchèque : pohřební auto (cs), pohřebák (cs)
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Saint-Maurice-de-Beynost) : écouter « corbillard [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « corbillard [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « corbillard [Prononciation ?] »
Voir aussi
[modifier le wikicode]- corbillard sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
[modifier le wikicode]- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (corbillard)
- « corbillard », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage