conscience sociale triangulaire
Apparence
Cette entrée est considérée comme une ébauche à compléter en français. Si vous possédez quelques connaissances sur le sujet, vous pouvez les partager en modifiant dès à présent cette page (en cliquant sur le lien « modifier le wikicode »).
Étymologie
[modifier le wikicode]- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Locution nominale
[modifier le wikicode]conscience sociale triangulaire \Prononciation ?\ féminin
- (Sociologie) Sentiment perçu par les fractions hautes des catégories populaires se substituant à la dichotomie traditionnelle « eux/nous » par une tripartition : « ceux d’en bas/nous/ceux d’en haut » ou « eux/nous/ils ».
[Camille Peugny] craint les effets électoraux, pour la gauche, d’une « conscience sociale triangulaire », dans laquelle une proportion croissante de la société se percevant prise en sandwich entre « eux, les gros », et « eux, les assistés », constitue un réservoir de voix pour les partis populistes et autoritaires.
— (Brice Couturier, Les classes moyennes en décroissance ?, France Culture, 24 mai 2013)Loin de la « conscience sociale triangulaire » qui caractériserait désormais les classes populaires – davantage indignées par le voisin Rom que par l’entreprise multinationale s’adonnant à l’évasion fiscale –, notre enquête révèle combien les expériences discriminatoires suscitent des sentiments d’injustice proprement politiques, une montée en généralité et une conflictualisation, quand le racisme vécu est renvoyé à l’histoire coloniale, au passé esclavagiste, à la stigmatisation liée au traitement médiatique réservé à certains groupes ou au vote de lois perçues comme discriminatoires.
— (Talpin, Julien, et al. « Conclusion », L'épreuve de la discrimination. Enquête dans les quartiers populaires, sous la direction de Talpin Julien, et al. Presses Universitaires de France, 2021, pp. 333-344.)Mais cet ethos égalitaire a changé ces dernières années sous l’influence de ce que le sociologue Olivier Schwartz appelle la « conscience sociale triangulaire ». Les classes populaires s’identifient toujours comme un « nous », mais il y a désormais deux « eux » : ceux d’en haut, les riches, et ceux d’en bas, les assistés, ceux qu’on appelle les « cas soc » [cas sociaux].
— (propos recueillis de Nicolas Duvoux par Sylvia Zappi, « Gilets jaunes » : « La perspective d’une réunification d’un bloc populaire inquiète les politiques », Le Monde, 7 février 2019)Cette conscience sociale triangulaire représente sans doute une volonté, pour les groupes stabilisés, de mettre à distance les plus paupérisées. Néanmoins, elle signale également la fragilité qui traverse ces groupes.
— (Propos de Nicolas Duvoux recueillis par Etienne Campion, Ni misérabilisme, ni populisme : comprendre la France populaire, Figaro Vox, 18 janvier 2019)Traditionnellement, la « conscience sociale triangulaire » des fractions consolidées des classes populaires se manifeste par une hostilité à l’égard des segments les plus fragiles.
— (Legris, Samuel. « La conscience sociale des Gilets jaunes : étude sociologique de représentations en lutte », Mots. Les langages du politique, vol. 129, no. 2, 2022, pp. 125-145.)