clabauder
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- (1560)[1] Dénominal de clabaud, chien de chasse aux oreilles pendantes qui aboie sans raison. Ce sens s’est vite étendu aux hommes (voir le site de l’Académie française).
Verbe
[modifier le wikicode]clabauder \kla.bo.de\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Aboyer fréquemment.
Un chien qui ne fait que clabauder.
- (Sens figuré) Crier, faire du bruit mal à propos et d’une façon malveillante.
On cabalait, mais on gardait le silence, et on laissait clabauder les caillettes et les cafards, ou soi-disant tels, que le conseil mettait en avant pour me rendre odieux à la populace et faire attribuer son incartade au zèle de la religion.
— (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782-1789, Livre XII)Il voulait, avant tout, fuir cet affreux faubourg où l’on clabaudait sur sa famille, faire oublier les sales légendes, en effaçant jusqu’au nom de l’enclos des Fouque.
— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre II ; réédition 1879, pages 62-63)Il ne faut nullement répondre, ni faire semblant d’entendre ce que l’ennemi dit. Qu’il clabaude tant qu’il voudra à la porte, il ne faut pas seulement dire : « Qui va là ? »
— (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, réédition Folio, page 173)De sa fugue qui dura trois ans, de son divorce clabaudé, elle n’a gardé ni vanité, ni rancune, ni rancœur.
— (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)Le pays ne ricanait plus : hostile, envieux, il regardait réussir l’entreprise et se vengeait en clabaudant sur le couple.
— ( Roger Martin du Gard, Vieille France, Gallimard, 1933 ; réédition Le Livre de Poche, page 67)Vous savez, Marcoul, on clabaude n’importe quoi ! Les méchantes langues n’en sont pas à une supposition, ni à une haine !
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Critiquer injustement une personne ; médire.
Mais la nouvelle qui fit le plus clabauder le salon jaune, fut celle de la démission du sous-préfet.
— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)Un mari qui disparaît, dans une famille respectable, c’est un affreux mystère qui fait clabauder toute un ville, qui sent le crime ou la débauche et, à tout le moins, désoblige les gens comme il faut qui n’aiment point avoir de contacts avec l’aventure.
— (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 210)Avec toute la discrétion requise, dans une région où l’on a si vite fait de s’entre-épier et de clabauder sur les gens.
— (Maurice-Charles Renard, L’Inconnu des îles, Librairie des Champs-Élysées, 1954, chapitre XIII)J’habite à trop de milliers de mètres d’altitude au-dessus des bas-fonds où clapotent et clabaudent de tels sales papotages, pour que je puisse être éclaboussé par les plaisanteries d’une Verdurin.
— (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913, Éditions Gallimard, Folio no 1924, 1987, page 282)
Synonymes
[modifier le wikicode]Dérivés
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Lyon) : écouter « clabauder [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « clabauder [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « clabauder [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « clabauder [Prononciation ?] »
Références
[modifier le wikicode]- ↑ « clabauder », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage