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carcéralisme

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(1964) Dérivé de carcéral, avec le suffixe -isme.
Singulier Pluriel
carcéralisme carcéralismes
\kaʁ.se.ʁa.lism\

carcéralisme \kaʁ.se.ʁa.lism\ masculin

  1. Tendance à privilégier l’incarcération, l’emprisonnement, comme moyen de lutter contre les désordres de la société.
    • La montée en puissance du carcéralisme dans les courants dominants du féminisme s’inscrit dans le mouvement, plus général, depuis les années 1970, de l’usage croissant du recours au droit dans les luttes progressistes (comme les mouvements antiracistes, LGBT, etc.), par exemple en revendiquant la criminalisation des discriminations. — (Gwenola Ricordeau, Abolitionnisme pénal et critique du féminisme carcéral, dans Feu: Abécédaire des féminismes présents, Libertalia, 2021)
    • Sauf qu’une fois qu’on a lancé la machine carcérale, on ne peut pas choisir qui elle va faucher. Qu’on le veuille ou non, l’adhésion féministe au carcéralisme offre une couverture progressiste à un système dont la fonction est d’empêcher toute prise en compte politique des inégalités matérielles. — (Amia Srinivasan, Le droit au sexe, traduction Valentine Faure, Presses Universitaires de France, Paris, 2022)
    • L’un des apports principaux d’une épistémologie féministe est de rendre visible les fonctionnements et les effets du carcéralisme en faisant le lien entre le continuum des violences de genre, son traitement pénal et la criminalisation de la violence des femmes. — (Natacha Chetcuti-Osorovitz et Sandrine Sanos, présentation du livre Le genre carcéral, Éditions des maisons des sciences de l’homme associées, 2022, sur le site natachachetcuti.com)
  2. Ensemble des modifications affectant une personne soumise à l’incarcération.
    • Ces derniers sont très nombreux parmi les prisonniers : privés de tout ce qui soutient le plus démuni des hommes libres, ils deviennent souvent les victimes de ce que j’ai appelé le carcéralisme par analogie avec l’hospitalisme. — (Simone Buffard, L’évolution de la psychothérapie de groupe : "Le point de vue du moniteur", dans les Annales de la Société internationale de criminologie, no 3, 1964, page 360)
    • L’un des effets du syndrome carcéral est le « carcéralisme », défini par Buffard (1973) : « désinvestissement du corps, vieillissement précoce, conversions somatiques, troubles de la sexualité, baisse du niveau psychomoteur et tout ce qui va avec, baisse du rendement intellectuel, indifférence affective ou trop vive excitabilité ». — (Dominique Lhuilier, Perspective psychosociale clinique sur la « carcéralité », dans le Bulletin de psychologie, no 491, 2007/5)
    • En effet, le processus de carcéralisme, ou l’incorporation d’une culture de l’enfermement, va entraver, proportionnellement à la durée passée dans l’enceinte carcérale, les possibilités de réinsertion des sortants de longue peine. Comment, donc, pallier les effets de ce processus de carcéralisme ? — (Aurélia Mousset, résumé de Passés les murs : les effets du carcéralisme, ou la réadaptation sociale en substance de l’intégration des sortants de très longue peine, mémoire de sociologie, 2019, dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02499262v1)

Tendance à privilégier l’incarcération (1) :

Apparentés étymologiques

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Prononciation

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