bessif
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- (Fin XIXe siècle) De l’arabe سيف, sayf (« épée ») : l’expression bi assayf, que l’on traduit généralement « par le sabre »[1], a été transformée au Maghreb berbérophone en bessif.
Adverbe
[modifier le wikicode]Invariable |
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bessif \bɛ.sif\ |
bessif \bɛ.sif\
- (Argot) De force, qu’on le veuille ou non.
Chassé, pour je ne sais quel motif, par ceux de sa tribu, il est allé se plaindre au Sultan, qui lui a promis le secours des goums de l’amel d’Oudjda pour le faire rentrer dans son caïdat « bessif » – par force.
— (La Revue hebdomadaire, tome LI, août 1896, Plon, Paris, page 224)En débarquant à la gare d’Oran, un officier me remet une dépêche du général à son chef d’état-major : « Quand le colonel Gouraud remontera du Sud, qu’on me l’amène à Oudjda bessif. » (bessif, mot arabe usuel, qui veut dire : de force (littéralement : par le sabre !)
— (Général Gouraud, Mauritanie Adrar, souvenirs d'un Africain, Plon, 1945, pages 6-7)La France aura besoin de jeunes chefs expérimentés comme vous pour encadrer sa nouvelle armée et ses besoins seront de plus en plus importants. Vous pouvez être certain que vous partirez « bessif » (de force) à la prochaine promo.
— (Bernard Cabiro, Sous le béret vert, Plon, 1987)
- Sur le champ, illico, aussitôt.
La lourde cède mollement. Crac minable. Nos jets de lampe se croisent bessif sur le coffio.
— (Alphonse Boudard, La Cerise, Plon, 1963)On ne déniche que du tout-venant. De l’ordinaire. Grattons, têtes de veau, entrecôtes, filets qui filent bessif. Bref, la grosse cavalerie.
— (Jules Magret, De Caillebote au Mur d’Argent, servicelitteraire.fr, 2 avril 2014)
Variantes orthographiques
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- La prononciation \bɛ.sif\ rime avec les mots qui finissent en \if\.
- France (Vosges) : écouter « bessif [Prononciation ?] »
Références
[modifier le wikicode]- ↑ « L’islamisation, peut-on affirmer en contrepoint, sera le fait d’une société d’hommes agissant par le sabre (bi as-sayf) ou par le verbe (la da’wa). » Histoire du Maroc de Daniel Rivet, Fayard, 2012.