énarchie

Français

Étymologie

(1967) Dérivé de ENA (« École Nationale d’Administration »), avec le suffixe -archie. Terme forgé par Jean-Pierre Chevènement (sous le pseudonyme de « Jacques Mandrin ») dans L’Énarchie ou les Mandarins de la société bourgeoise, paru en 1967.

Nom commun

Singulier	Pluriel
énarchie	énarchies
\e.naʁ.ʃi\

énarchie \e.naʁ.ʃi\ féminin

(Néologisme) (Péjoratif) Gouvernement de la France par les énarques, les hauts fonctionnaires sortis de l’ENA et la cooptation des anciens élèves au sein de la sphère publique, parapublique et privée.
- Dans un article également publié dans la revue Entreprises et Histoire, [Denis Saint-Martin] met en évidence la faiblesse du marché des consultants dans le secteur public français : « L’énarchie a rendu impossible ou plus difficile qu'ailleurs le développement d’une consultocratie. »— (Annie Kahn, « Les consultants ont commencé par s'intéresser à l'organisation scientifique du travail », Le Monde, 6 février 2001)
- L’énarchie, parce qu’elle tient fermement beaucoup de leviers de commandes, contribue à déposséder les Français de leur économie. — (Michel Turin, Le Grand Divorce: Pourquoi les français haïssent leur économie, 2006)
- L’Etat ne marche pas toujours bien, c’est vrai. Mais il est un peu facile d’imputer ses erreurs à la haute fonction publique et à l’énarchie. — (Jean-Baptiste Jacquin et Benoît Floc'h, « Il est un peu facile d’imputer les erreurs de l’Etat à la haute fonction publique et à l’énarchie », Le Monde. Mis en ligne le 10 mai 2021)

Dérivés

antiénarchie

Apparentés étymologiques

→ voir ENA et énarque

Quasi-synonymes

élitocratie (gouvernement par une élite intellectuelle)
mandarinat (gouvernement par des hauts fonctionnaires issus d’un système éducatif basé sur des concours éliminatoires)
méritocratie (gouvernement sur une élite basée sur le mérite, les capacités)